Giochi dell'Oca e di percorso
(by Luigi Ciompi & Adrian Seville)
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"Le second Empire"
Autore: Girard&Quetel 
Régime autoritaire fondé sur un coup d’État, le Second Empire, à l’instar du Premier, dont il se réclamait, a vu renaitre l’imagerie de propagande et le culte de la personnalité, tel ce curieux jeu de l’oie, plutot jeu de simple parcours, où des médaillons vides subissent l’irrésistible attraction d’un centre où règne en maitre le profil de Napoléon III. Images, lotos, jeux de l’oie sont alors voués au culte impérial et à la politique de grandeur, à commencer par les éternels jeux de l’oie militaires: "Jeu du soldat", "Jeu de l’État-Major Français", "Jeu historique de la France militaire", tous trois édités à Epinal, vers 1860, après la pseudo-victoire du siège de Sébastopol qui a inspiré à lui seul un nombre considérable de jeux de parcours et de loteries, et surtout après les victoires de Magenta et de Solférino. Le déplacement de la fabrication de l’imagerie parisienne ou orléanaise à l’imagerie lorraine (Epinal avec Pellerin, Metz, Nancy, Pont-à-Mousson) au cours du XIXe siècle traduit un changement radical dans la production. L’industrialisation de la gravure en lithograhie ou en zincographie permet des tirages plus nombreux à des prix de revient moins élevés, et se destine résolument à la consommation populaire. Tous les tirages sont désormais vendus coloriés, mais ne peuvent dissimuler une moindre qualité artistique, avec des coloris de plus en plus violents, surtout après 1900, avec l’apparition des couleurs à l’aniline. Mais les jeux de l’oie du Second Empire sont aussi les témoins de l’indéniable réussite économique du régime. "Le jeu du chemin de Fer", qui inspirera de nombreuses variantes, en est certainement le meilleur exemple. Si la politique ferroviaire de la France a commencé timidement sous la Monarchie de Juillet, c’est sous le Second Empire que le réseau s’est radicalement développé, passant de 3500 km en 1852 à 17300 km en 1869. Aujourd’hui encore, c’est grosso modo ce réseau que nous conservons. A la fois produit et moteur de l’essor industriel, le réseau ferroviaire français, partagé entre six grandes compagnies, transporte en 1870 111 millions de voyageurs et 44 millions de tonnes de marchandises par an. "Le jeu du chemin de Fer", qui date de 1864, nous montre un état déjà perfectionné du transport ferroviaire, reléguant dans le folklore les premiers trains de la Monarchie de Juillet. Son intéret documentaire est évident et c’est tout un nouveau paysage qui s’installe alors en France avec ses ponts et ses gares à l’architecture métallique (la gare du Nord est construite en 1863, la gare d’Austerlitz en 1869), ses tunnels, ses maisons de garde-barrière. Quant aux trains, on remarquera que les wagons de 1.re classe s’appellent des diligences et que les locomotives sont baptisées de noms de villes (plus une "Jeanne d'Arc" à la case 62). Sensiblement de la meme époque, le "Jeu de poste et de voyage", très belle lithogravure en couleurs de 36 cases rectangulaires, a été édité à Wissembourg, en Alsace avec une règle en français et en allemand. A part une seule concession au chemin de fer et au télégraphe électrique, à la disposition du public à partir de 1851 (case 5), la révolution industrielle et ferroviaire n’y sont guère présentes, et diligence et chevaux de poste sont seuls à traverser de bien beaux paysages.La réussite économique du Second Empire est symbolisée par les grandes expositions universelles qui se tiennent à Paris en 1855 et en 1867, à l’imitation de la première exposition universelle qui a eu lieu à Londres en 1851 et a d’ailleurs donné naissance dans san pays à un jeu de l’oie humoristique (The great exhibition of 1851). En France, l’Exposition de 1867 qui provoque à elle seule la parution de trois jeux de l’oie sérieux, (un dans Paris-Magazine, un dans Le Figaro et un dans La Vie parisienne) a été de loin la plus réussie de son époque, avec plus de 50 000 exposants (28 653 à Londres à l’exposition de 1862) et le nombre pharamineux de 10 millions de visiteurs, soit plus de 5 fois la population du Paris d’Haussmann. "Ces renseignements statistiques, écrit un rapporteur en 1868, ne donnent pas une idée juste de la vogue qu’a eue en Europe, et dans le monde civilisé tout entier, la dernière Exposition de Paris. Il y a des faits qui se refusent à revetir la froide formule des chiffres. Ainsi la statistique essayerait vainement de dire ou de dépeindre de quelle façon le Champ de Mars a été considéré par tous les peuples comme un rendez-vous auquel, au nom meme de la civilisation, il convenait de se montrer". Installée au Champ de Mars dans de vastes galeries concentriques, l’exposition était conçue de telle façon, qu’en allant du centre vers l’extérieur, on passait en revue les produits d’un meme pays et qu’en suivant une des galeries, on pouvait comparer les produits similaires des divers pays. Vue d’en haut, l’Exposition de 1867, comme chacun pourra le vérifier à l’occasion, ressemblait d’ailleurs à un immense jeu de l’oie.
 

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