Giochi dell'Oca e di percorso (by Luigi Ciompi & Adrian Seville)

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Règles (Les) du Jeu de la Constitution sur l'air du Branle de Mets - The Game of the Constitution
Le jeu de la Constitution

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	primo autore:	Anonimo
	secondo autore:	De Bonnaire Louis
	anno:	1721
	luogo:	Francia-Parigi
	periodo:	XVIII secolo (1°/4)
	percorso:	Percorso di 63 caselle numerate
	materiale:	carta (paper) (papier)
	dimensioni:	685X900 (550X588)
	stampa:	Acquaforte (taille-douce) (ecthing)
	luogo acquisto:
	data acquisto:
	dimensioni confezione:
	numero caselle:	63
	categoria:	Propaganda
	tipo di gioco:	Gioco di percorso
	editore:	Non indicato
	stampatore:	Non indicato
	proprietario:	Collezione Rothschild
	autore delle foto:	Waddesdon The Rothschild Collection (The National Trust)
	numero di catalogo:	1200
	descrizione:	Gioco di 63 caselle numerate con numeri romani e disposte in spirale, antioraria, centripeta. Ai lati due colonne all'interno delle quali sono scritte le regole in rima. Regole scritte anche al centro (all'interno della spirale). Il gioco anonimo illustra con intenti satirici le teorie dei giansenisti, seguaci del vescovo olandese Giansenio, che si diffusero in Italia, Francia e Paesi Bassi nel '700. La dottrina fu condannata da Innocenzo III nel 1753. Ma i giansenisti sostennero che le tesi impugnate dal Papa non corrispondevano all'effettivo pensiero di Giansenio. Nacque così una polemica, spesso sottilmente teologica, di cui la tavola è significativa e piuttosto oscura testimonianza. Al centro: "Le regles/ du Jeu/ De la Constitution/ Sur l' air du branle de Mets." "Le Jeu de la Constitution" "Ce Jeu comme on le voit par la Forme, n'est qu une Imitation du Jeu de l'oye. Ceux qui sont instruits / en concevront aisement les raports. Aulieu du Jardin de l'Oye c'est au Concile qu'il faut arriver pour / gagner. On y va par la Tradition des Apotres dont le nombre est égal a celui des Oyes, dont ils / tiennent la place. Le Pont qu'on renco(n)tre au nombre 6 marque les Explications par le moien desquelles on / passe à l'Acceptation elle se trouve à 12: parceque ce nombre est le plus grand qu'on puisse faire en deux Dez. Et que le grand Nombre est la Regle des Acceptans. le Labyrinthe c'est l'erreur où tombent ceux qui souscrivent / à la condamnation des 101 Propositions. Le Cabaret est le lieu de l'Accommodement: le corps de Doctrine c'est le Puits, / Où l'on a caché la Verité. La Prison c'est la Bastille. la Mort où le jeu recommence c'est celle de Clement XI. / Tous ces raports semblent presager qu'un jour l'Histoire de la Constitution ne sera plus qu'un Conte de ma mère l'Oye / Pour indiquer a ceux qui le feront des circo(n)stances qui meritent de n'etre pas omises on a representé le Schisme, où / quelques eveques Constitutionaires se sont portés par la Robe dechirée qui se voit au nombre 15. au 33. un Evéque sonne / du Cor et tient de l'autre main une trompette et un haut-bois. Ces trois Instrumens expriment les trois Avertissemens de Mr / de Soissons et les tons differens quil y prend. A 24 on a mis la Tour de Babel et là se fait la confusion du Langage de la / foi dans la Diversité des Sens qu'on donne à la Bulle et des manieres dont on la reçoit. Le Cardinal de Noa(i)lles est à la / porte du Concile, c'est à dire au Nombre 62 d'où l'on ne peut plus jouer qu'en reculant. les Eveques Re-Appellans sont à 12 / du Concile, parce qu'à la fin du Jeu le grand nombre sera pour eux comme il est au commencement pour les Acceptans. Regles generales Pour ne pas gagner d'un seul coup quand on fait 6. et 3. on va au I Apel 26. et par 5. et 4. on va au 2 Apel 53. / 6. au pont des Explications on paie le prix dont on est convenu et on se met à 12 / 12. à l'Acceptation ne joue que le plus nombreux de ses dez ainsi de 1 et 2 on ne joue que le 2 / 15. au Schisme on paie et on reto(u)rne à l'unité c'est a dire au Nombre 1 où est l'arche / 16. au Labyrinthe de l'Erreur on joue en retrograda(n)t vers l'un d'où l'on revient en suite / 17. au Cabaret de l'accommodement on paie aux joueurs et ils jouent chacun deux fois / 24. a la Tour de Babel on paie et on attend qu'un autre en delivre / 33. aux trois Avertissemens on joue le petit dé en avancant , et l'autre en reculant / 40. a la prison on ne paie rien et on ne cesse point de jouer a son tour ; mais on ne comte rien jusqu'a / ce qu'on fasse cinq qui multiplié par trois conduit au Roi Louis 15. par qui on est de livré / 49. au Puits de la Verité cachée on paie et on attend sa delivrance / 58. a la mort de Clement XI on paie et on recommence. / 63. au Concile on gagne tout et le Jeu finit" Nella colonna di sinistra: "Non ego cum Gruibus simul / Anseribus-que sedebo In Synodis / S.Greg. Nazianz. Carm.10." -I- Voici le Jeu qu'on apelle / de la Constitution/ Jeu fin dont l'Invention/ n'est pas tout à fait nouvelle/ Et qui gagner y voudra/ au Concile apel, apelle / et qui gagner y voudra / au Concile appellera. -II- Pour arriver au Concile / on fuit la Tradition / et par la succession / des Apotres on de file / Mais qui neuf d'abord fera / auroit le gain trop facile / mais qui neuf d'abord fera / à l'un des Apels ira. -III- Qui par six et trois commence / a vingt six va se placer / c'est là qu'on a fait tracer / l'Apel où s'ouvrit la danse / et qui cinq et quatre fait / au second Appel s'avance / et qui cinq et quatre fait / a cinquante trois se met. -IV- a six un pont se presente / pont des Explications / où par des contorsions / pour passer on se tourmente / et pour ne se pas noier / à douze on fait sa descente / et pour ne se pas noier / certain prix il faut paier. -V- Quand on est au nombre douze / c'est à l'Acceptation / d'où nulle precaution / n'empeche qu'on ne se blouse / le grand nombre qu'on suivra / quelque parti qu'on epouse / le grand nombre qu'on suivra / de mal en pis conduira. -VI- d'un et deux le plus grand nombre / c'est le deux on le jouera /et par là l'on tombera / dans le Labyrinthe sombre / puis on retrogradera / comme au Cadrand'Achas l'ombre / puis on retrogr(a)dera / vers l'un d'où l'on reviendra. -VII- Lors que par trois dans le Schisme / on se voit precipité / on retourne a l'unité / c'est le notre catechisme / mais on paie en retournant / le prix du Catholicisme / mais on paie en retournant / le meme prix qu'en entrant." Nella colonna di destra: " Je ne me verrai plus dans / des Conciles d'Oyes / S. Greg. de Naziane Carm.10" -VIII- Quand la Regle generale / vous conduit au Cabaret / de l'accommodement fait / Par la vertu Cardinale / le Joueurs vous regalés / et deux fois ils ont la bale / les Joueurs vous regalés / et puis vous vous en allés. -IX- Le six dans la Tour vous jette / Tour de la Confusion / où chacun parle un jargon / que n'entend nul interprete / Vous paies en attendant / que quelque autre vous rachete / Vous paies en attendant / que quelque autre en fasse autant. -X- Quand vous ouvres la barriere / du triple Avertissement / par un double mouvement / Vous faites votre carriere / va le dé moindre en avant / ainsi Soisson fait souvent. -XI- Si pour prix de votre zele / vous souffrés dans la prison / pour vous sur notre horison / luit une etoile Nouvelle / faites cinq et le triplés / en donnant quinze coups d'aile / Faites cinq et le triplés / et vers Louis quinze alles. -XII- Dans le puits de Democrite / Si le sort vous a jetté / vous cherchés la Verité / sans espoir et sans Merite / mais quand un autre y viendra / Paies la somme prescrite / mais quand un autre y viendra / il vous en delivrera. -XIII- Lors que par un cas bizare / en Allant ou Revenant / votre dé va rencontrant / la Mort dessous la Thiarre / il faut je n'y puis penser / o que la Mort est Barbaré / il faut je n'y puis penser / Paier et recommencer. -XIV- Qui point sur point accumule / et croit faire son chemin / en aprochant de la fin / doit craindre le ridicule / au Cardinal il viendra / et recu...recu...recule... / au Cardinal il viendra / et recu...reculera..." NOTE A) In una pubblicazione del 1722 "Essai du nouveau conte de ma mère loye, ou les enluminures du jeu de la Constitution", (autore anonimo), dopo il frontespizio si legge: "AVERTISSEMENT. Le petit Ouvrage que nous donnons au Public, en est dejà connu depuis plusieurs mois. Des incidens imprevus en ayant interrompu l'impression, l'Auteur ne s'est determiné qu'avec peine à laisser échaper de ses mains le reste de son Manuscrit. C'est durant ces délais que quelques exemplaires de l'imprimé se sont repandus asses à contretems. On avoit des raisons pour ne pas distribuer sitot cet écrit, quand meme il eut été complet. Il étoit naturel d'attendre que le Jeu de la Constitution fut un peu plus connu pour en publier les Enluminures: Mais l'empressement qu'on a de les faire transcrire, quoi qu'imparfaites, à fait juger qu'il ne convenoit plus de les tenir cachées. Quand l'estampe du jeu sera plus commune, il sera facile à ceux qui la voudront avoir, de la joindre à leur brochure. On avertit seulement ceux qui ont acheté les premieres feuilles imprimées, qu'ils ne doivent point attendre les dernieres; et qu'il ne se debitera que des exemplaires entiers." B) Il gioco è contenuto all’interno del libro "POESIES SUR LA CONSTITUTION UNIGENITUS Recueillies par le Chevalier de G... Officier du Régiment de Champagne CONGRUIT & VERITAS RIDERE, QUIA LAETANS. A VILLEFRANCHE Chez PHILALETE BELHUMEUR .....(sic) 1724. L'esemplare è di piccole dimensioni (153X196), presenta soltanto le regole scritte al centro ed è generalmente difficile trovare il libro completo di gioco (Arch. N°1645). C) Vedi altri esemplari: Arch. n°248, Arch. n°1232, Arch. n°1452 REFERENZA 1 (D'Allemagne, pag. 210): "Les Règles du Jeu de la Constitution sur l'air du branle de Mets (1721). Taille-douce anonyme. 44,5x59. Jeu à cases muettes et à vignettes édité lors de la promulgation de la Bulle Unigenitus. Règle en prose au centre et en vers dans deux cartouches sur les cotés. Voir notice et pl.16. Ce jeu a été édité avec règle du jeu en flamand: "Het nieuwe gansebord der Constitution Unigenitus". S.l.n.d. Taille-douce. 30x44 (1721)." REFERENZA 2 Le Jeu de la Constitution – 1721/22 or, to give its the full title, Le Jeu / De la Constitution / Sur l’air du branle de Mets (sic) is one of the most controversial games ever devised on the pattern of the game of Goose and perhaps may be regarded as the first polemical variant (Girard and Quétel 1982: 58 and 73). It dates from about 1721 but is associated with a book that appeared a year later, the Essay du Nouveau Conte de ma Mère l’Oye ou Les Enluminures de la Constitution. This book contains a folding plate of the game, in smaller format and with some omission of text. It also contains 18 enluminures, in rhymed couplets, which explain the game in detail. The claimed author is given in the subtitle: ‘Poesies sur la Constitution Unigenitus, recuellies par le Chevalier de G..., Officier du Regiment de Champagne’. The publisher is given as Philalete Belhumeur [“Good Humour”], Villefranche. These publication details are of course wholly fictitious, as is the claimed author, who in reality was the Abbé Louis de Bonnaire (1680-1752); the book was published in Amsterdam, the full-sheet game probably in Paris. De Bonnaire was a supporter of the Jansenist heresy [named for Cornelius Jansen 1585-1638]: this theology emphasised a particular reading of Augustine’s idea of efficacious grace which stressed that only a certain portion of humanity were predestined to be saved. Though the Jansenists were strongly Catholic, Jesuits and the papacy were suspicious of their beliefs, which seemed to limit free will and the ability to choose to do good or evil. Despite condemnation by Pope Innocent X in 1655, the movement gained strong support in the Church. The Jansenist position, as included in 101 of the propositions of Pasquier Quesnel [Jansenist theologian, b1634 d1719] in his Épitomé des Morales des Évangélistes of 1671, was finally condemned by Pope Clement XI’s Unigenitus bull of 1713, but even this condemnation did little to diminish the enthusiasm of adherents. Indeed, in 1717, four French Bishops attempted to appeal Unigenitus to a General Council, a move that received considerable support from other clergy and the parlements, though the majority of clergy stood by the Pope: Clement responded in the next year by excommunicating all those who had called for a General Council. Even so, it was not until 1728 that the death of Jansenism was marked by the submission to the Pope’s authority of Cardinal Noailles, Archbishop of Paris, who had originally approved Quesnel’s book and was reluctant to support Unigenitus, arguing that many of the 101 propositions were in fact orthodox. The point of the game and of De Bonnaire’s book is to challenge and mock the authority of the Church and in particular that of the Pope and of his bull. For example, the columns on either side are each headed by a cartoon depicting the Pope in council, all present being represented by geese wearing mitres. Below the lefthand cartoon, is the Latin phrase “Non ego cum Gruibus simul Anseribusque sedebo in Synodis – S. Greg. Nazianz Carm. 10” (I shall not sit in Synod with cranes and geese). This refers to a dictum of Gregory of Nazianzus (c329-390), Archbishop of Constantinople, who compared the rowdy Council of Constantinople (381 AD) to the loud cackling of a flock of geese. The ‘good’ spaces show the Apostles ‘equal in number to that of the geese, which they replace’: there are thirteen, including St Paul, and they occupy the traditional spaces. The traditional hazards are likewise replaced or given special significance, and others are added. The usual entry arch appears as Noah’s Ark, at space 1, symbolising the Church as it is tossed about on the waters of Unigenitus. The bridge of explanations, at the expected space 6, shows bishops falling into the water, marking their error in taking the wrong sense of the 101 propositions: it leads to space 12, acceptance, where a young woman, blindfolded, is shown as accepting Unigenitus through ignorance. At space 15, there is the torn robe, symbolising schism of the Church. The labyrinth (here at space 16) symbolises error into which fall those who subscribe to the condemnation of the 101 propositions. The inn, at space 19, is here the cabaret, and represents the ‘accommodation’ (accommodement), or submission of the Jansenists to the bull. The Tower of Babel at space 24 represents the confusion of language into which the bull has fallen. At space 26 is the first appeal, of 1717, represented by a notice on the Vatican door. At space 33 we find the avertissemens or pronouncements of the Archbishop of Soissons [Jean-Joseph Languet de Gergy, 1677-1753], a notorious anti-Jansenist and vehement defender of Unigenitus. He has an oboe, a horn and a trumpet, the three instruments symbolising ‘his three avertissements and their different tones’: a special rule refers to moving forward with the ‘small dice’ and with ‘the other’ when going back. Next is the prison at space 40, where the player must wait until a throw of 5, which multiplied by 3 will lead to Louis XV and deliverance. The well (space 49) symbolises the body of doctrine, in which the truth is hidden. At space 51 are the re-appealing Bishops, the second appeal being at space 53. At space 55 is the portrait of Louis XV – enluminere XV in the book makes clear that he was seen as a force for change and re-unifying the Church. The death space at 58 shows the skeleton of Pope Clement XI, sitting in an armchair wearing his papal tiara and raising his bony hand to bless an infant at his feet, which represents the Unigenitus bull. Cardinal Noailles appears at the penultimate space, 62, from which point ‘one may only go backward’. The explanatory text in the centre of the game claims that it ‘presages the day that the constitution of the Church will no longer be nothing but un Conte de ma Mère l’Oye’ – a Mother Goose tale, here used as a figure of speech for something unbelievable and ridiculous. The winning space at 63 shows that this result is to be achieved by a General Council, in reference to that called for in 1717. De Bonnaire’s book was condemned at Arras in 1726. Although his anonymity as author seems to have been effective in protecting him, the publishers (father and son) were thrown into the Bastille. Even today, the game has the power to shock by the force of its imagery. (Plock, Phillippa - Seville Adrian) REFERENZA 3 "The Game of the Constitution (Le Jeu de la Constitution)", c.1721. Unknown maker; etching and engraving on paper, hand-coloured in watercolour and bodycolour. Waddesdon Manor, The Rothschild Collection (Rothschild Family Trust). This political version of the Game of the Goose was designed as propaganda during one of the most significant religious controversies of the eighteenth century. It expresses criticism of the papal bull, "Unigenitus", Pope Clement XI’s decree condemning Jansenism in 1713. Followers of Cornelius Jansen (1585-1638) believed in the doctrine of predestination which taught that some people were pre-selected by God for salvation. Although it was popular with many churchman and nobles, the Pope and Louis XIV considered it a dangerous heresy, as it seemed to do away with free will. The papal bull marked the beginning of the end for Jansenism in France and it was finally suppressed in 1757. Square number 58, traditionally associated with death, sent the player back to the beginning of the game. Here, it depicts the skeleton of Pope Clement XI, who died in 1721. (Jacobs Rachel) REFERENZA 4 Game 43: The Game of the Constitution Le Jeu / De la Constitution / Sur l’air du branle de Mets. [Paris(?): N.p., c. 1721]. Copper engraving, 43 x 57 cm. Refs.: Ciompi/Seville 1200; D’Allemagne, pl. 16. Exhibits 43a: [Abbé Louis de Bonnaire.] Essay du Nouveau Conte de ma Mère l’Oye ou Les Enluminures de la Constitution. 2 vols. [Amsterdam: N.p., with spurious imprint], 1724 . This is the most hard-hitting polemical game ever devised on the pattern of the game of Goose. The game itself is associated with the book that appeared a year later, the Essay du Nouveau Conte de ma Mère l’Oye ou Les Enluminures de la Constitution, which contains a folding plate of the game, in smaller format. It also contains 18 enluminures [i.e., explanations], in rhymed couplets, which explain the game in detail. The claimed author is given in the subtitle: Poesies sur la Constitution Unigenitus, recuellies par le Chevalier de G ..., Officier du Regiment de Champagne. The publisher is given as ”Philalete Belhumeur, Villefranche.” These publication details are of course wholly spurious, as is the claimed author, who was actually the Abbé Louis de Bonnaire (1679–1752); the book was published in Amsterdam, the engraved full-sheet game probably in Paris. De Bonnaire was a supporter of the Jansenist heresy. This theology emphasised a particular reading of Augustine’s idea of efficacious grace, which stressed that only a certain portion of humanity was predestined to be saved. Though the Jansenists were strongly Catholic, the Jesuits and the papacy were suspicious of their beliefs, which seemed to limit free will and the ability to choose between good or evil. Despite condemnation by Pope Innocent X in 1655, the movement gained strong support in the Church. The Jansenist position, as set out in 101 of the propositions of Jansenist theologian Pasquier Quesnel (1634 - 1719) in his Épitomé des morales des Évangélistes of 1671, was finally condemned by Pope Clement XI’s Unigenitus bull of 1713, but even this did little to diminish the enthusiasm of adherents. Indeed, in 1717, four French bishops attempted to appeal Unigenitus to a General Council; Clement responded by excommunicating all those who had called for this. Even so, it was not until 1728 that the death-knell of Jansenism was sounded by the submission to the Pope’s authority of Cardinal Noailles, archbishop of Paris, who had originally approved of Quesnel’s book. It was, however, a lingering death, for during the whole of the 18th century Jansenist views were publicized through a clandestine though much read newspaper called Nouvelles ecclésiastiques, founded in 1728. The point of the game is to challenge and mock the authority of the Church and in particular that of the Pope and Unigenitus. The side columns are headed by cartoons of the Pope in council, represented as geese wearing mitres. Below the left cartoon is the Latin phrase “Non ego cum Gruibus simul Anseribusque sedebo in Synodis – S. Greg. Nazianz Carm. 10” [I shall not sit in Synod with cranes and geese], a dictum of Gregory of Nazianzus (c. 329–390), archbishop of Constantinople, who compared the rowdy Council of Constantinople (AD 381) to the cackling of a flock of geese. The favorable spaces show the Apostles, ”equal in number to that of the geese, which they replace,” there being thirteen, including St Paul. The traditional hazards are also replaced or given special significance, and others are added. The usual entry arch appears as Noah’s Ark, at space 1, symbolising the Church as it is tossed about on the waters of Unigenitus. The bridge of explanations, at the expected space 6, shows bishops falling into the water, marking their error in taking the wrong sense of the 101 propositions. It leads to space 12, acceptance, where a young woman, blindfolded, is shown as accepting Unigenitus through ignorance. At space 15, there is the torn robe, symbolising schism of the Church. The labyrinth (here at space 16) symbolizes error into which fall those who subscribe to the condemnation of the 101 propositions. The inn, at space 19, is here the cabaret, and represents the “accommodation” (accommodement), or submission of the Jansenists to the bull. The Tower of Babel at space 24 represents the confusion of language into which the bull has fallen. At space 26 is the first appeal, of 1717, represented by a notice on the Vatican door. At space 33 we find the avertissemens, or pronouncements, of the archbishop of Soissons, Jean-Joseph Languet de Gergy (1677–1753), a notorious anti-Jansenist. Next is the prison at space 40, where the player must wait until a throw of 5 leads to Louis XV and deliverance. The well (space 49) symbolizes the body of doctrine, in which the truth is hidden. The death space at 58 shows the skeleton of Pope Clement XI, raising his bony hand to bless an infant at his feet, which represents the Unigenitus bull. Cardinal Noailles appears at the penultimate space, 62, from which point ”one may only go backward.” The text in the center of the game says it ”presages the day that the constitution of the Church will no longer be nothing but un Conte de ma Mère l’Oye” - a Mother Goose tale, i.e., unbelievable and ridiculous. The winning space at 63 shows that this is to be achieved by a General Council, in reference to that called for in 1717. De Bonnaire’s book was condemned at Arras in 1726. Although his anonymity as author seems to have been effective in protecting him, the publishers (father and son) were thrown into the Bastille. Even today, the game has the power to shock by the force of its imagery and the passion it so evidently represents. (Adrian Seville) REFERENZA 5 Il gioco fu pubblicato in occasione della Bolla Unigenitus e si riferisce alla storia del Giansenismo al principio del XVIII secolo. La Costituzione come si chiamava nel 1721 è l'insieme delle proposizioni giansenistiche che la Compagnia del Gesù inviò a Roma in numero di 103; il Santo Uffizio ne condannò 101. Il movimento era partito dalla pubblicazione dell'opuscolo "Un caso di coscienza" del 1702. La Sorbona aveva dichiarato che l'assoluzione nel caso di coscienza sollevato da questo opuscolo era valida: Papa Clemente XI con la bolla Vineam Domini del 1705, riaccese la controversia. Si arrivò a demolire il convento delle suore di Port Royal e a disseppellire i corpi che si trovavano nell'attiguo cimitero. Sotto il controllo dei Gesuiti, Luigi XIV chiese a Roma la condanna delle Riflessioni Morali di Quesnel di ispirazione giansenista e l'ottenne rinnovando le persecuzioni contro i giansenisti di cui fu vittima per primo il Cardinale di Noailles. Poco dopo la condanna della Costituzione da parte del Gran Concilio una chiesa scismatica indipendente fu costituita in Olanda; e in Olanda appunto fu pubblicato questo gioco con le regole in fiammingo (Het nieuwe gansebord der Constitution Unigenitus, incisione in rame di anonimo verso il 1721). Il gioco è contro i giansenisti e si suppone che l'autore abbia voluto conservare l'anonimato per i potenti appoggi di cui essi godevano alla corte di Luigi XV nei primi anni del suo regno e presso l'alto clero. Esiste comunque un opuscolo intitolato Saggio sul nuovo racconto di Mamma Oca che è attribuito (da Barbier) all'abate Debonnaire prete oratoriano e fu pubblicato nel 1722; a un racconto di Mamma Oca è paragonato appunto in questo gioco, l'argomento stesso della controversia. Non è la sola nota irriverente della tavola: in cima alle colonne si può notare una vignetta raffigurante tredici oche munite di mitria e di croce e nelle regole è detto che gli Apostoli in numero uguale a quello delle Oche ne fanno le veci. Le regole che si trovano nel riquadro centrale sono ripetute in altra precedente edizione in versi nelle due colonne ai lati della tavola e sono da cantarsi sull'aria di Branle de Mets. Dice l'autore che questo gioco è concepito a somiglianza del gioco dell'Oca e chi lo conosce scoprirà agevolmente i rapporti fra i due giochi; il giardino dell'Oca è sostituito dal Concilio a cui bisogna arrivare per vincere. Vi si arriva attraverso la Tradizione degli Apostoli che sono in numero uguale a quello delle Oche, di cui fanno le veci. Il ponte che s'incontra al numero 6 simboleggia le Spiegazioni per mezzo delle quali si passa all'Accettazione: la quale si trova al numero 12 perchè questo punto è il più alto che si possa ottenere con due dadi e perchè il Gran Numero è la regola degli Accettanti. Il Labirinto è l'errore in cui cadono coloro i quali sottoscrivono la condanna delle 101 Proposizioni la Bettola il luogo dell'Accomodamento. Tien luogo del pozzo il Corpo della Dottrina ove è stata nascosta la verità. La Prigione è la Bastiglia. La Morte ove si deve ricominciare il gioco daccapo è quella di Clemente XI. Tutti questi rapporti fanno presagire che un giorno la Storia della Costituzione sarà solo una Favola di Mamma Oca. Per indicare certe circostanze che meritano d'essere menzionate è stato qui raffigurato lo Scisma a cui sono giunti certi Vescovi Costituzionari con la Veste Strappata del n.15. Al n. 33 un vescovo suona il corno e tiene nell'altra mano una tromba e un oboe. Questi tre strumenti stanno ad indicare i tre Avvertimenti di Mr. de Soissons e i loro diversi toni. Al n. 24 si vede la Torre di Babele e là avviene la confusione del Linguaggio della Fede nella diversità dei sensi che si danno alla Bolla e delle maniere in cui la si riceve. Il Cardinale di Nouilles è alla porta del Concilio vale a dire al n. 62 da dove non si può giocare se non retrocedendo. I Vescovi Riappellanti sono a 12 porte dal Concilio perchè alla fine del gioco il gran numero sarà per loro come all'inizio è per gli Accettanti. Per non vincere d'un sol colpo quando si trae 6 e 3 si va al I Appello (26) e quando si trae 5 e 4 si va al II Appello (53). Al Ponte delle Spiegazioni (6) si paga il prezzo convenuto e ci si porta al 12. Al 12 cioè all'Accettazione si gioca solo il dado più alto: così fra 1 e 2 si gioca solo il 2. Allo Scisma (15) si paga e si ritorna all'Unità vale a dire al numero 1 dov'è l'Arca di Noé. Al 16 Labirinto dell'Errore si gioca retrocedendo verso l'1 da cui poi si ritorna. Alla Bettola dell'Accomodamento (17) si paga ai giocatori e si attende che ciascuno abbia giocato due volte. Al numero 24 Torre di Babele si paga e si aspetta un altro. Ai tre Avvertimenti (22) si gioca il dado più basso avanzando e il più alto retrocedendo. In Prigione non si paga niente e non si smette affatto di giocare ma non si contano punti sinchè non si fa 5 che moltiplicato per tre conduce a Re Luigi XV da cui si è liberati. Alla Morte di Clemente XI (58) si paga e si ricomincia. Al Gran Concilio si vince, tutto il gioco è finito. (Negri&Vercelloni) REFERENZA 6 (Baron De Vinck, pag. 20, n°35) 1721: Les Règles du Jeu de la Constitution sur l'air du branle de Metz. Voici le jeu qu'on appelle de la Constitution: jeu fin, dont l'invention n'est pas tout à fait nouvelle, et qui gagner y voudra au Concile apel appelle, et qui gagner y voudra, au Concile appellera. Au centre de la feuille se trouva le jeu, en soixante-trois cases dont trentre representent des sujets gravés. Le n°58 figure la mort de Clément XI. Une complainte en quatorze couplets occupe les deux cotés de l'image. Violente satire qui fustige la bulle Unigenitus. H. 0,m445. L. 0m,577, du trait carré. (Baron De Vinck, pag. 21, n°36) 1721. Copie de jeu précédent, exécutée en Hollande. Memes dispositions, meme texte, mais avec traduction hollandaise. Le pilastre de gauche contient seize coplets en quatre vers hollandais et le pilastre de droite quatorze coplets en huit vers français. L'explication des règles du jeu est en français et en hollandais. (Voir Muller, Beredeneerde beschryving, t. IV, n°3708. H. 0m,445. L. 0m,577, du trait carré. Exhibitions: - "Il Gioco dell'Oca nei tempi". Pro Loco Mirano, Mirano (VE) Barchessa di Villa Morosini ora XXV Aprile. 27 Ottobre - 18 Novembre 2001. - "The Royal Game of the Goose four hundred years of printed Board Games". Exhibition at the Grolier Club, February 23 - May 14, 2016 (Prof. Adrian Seville).
	bibliografia:	1) VINCK, Eugène, Baron de: "Iconographie du Noble Jeu de l’Oye". Catalogue descriptif et raisonné de la Collection de Jeux formé par le Baron de Vinck". 126 Jeux du XVIIIe au débùt du XIXe siècle. FR. J. Olivier Libraire, 11 Rue des Paroissiens, Bruxelles, pag. 20-21, 1886. 2) ALLEMAGNE, Henry-René D’: "Le noble jeu de l’oie en France, de 1640 à 1950", Ed. Grund, Parigi 1950. 3) NEGRI, Ilio - VERCELLONI, Virgilio: "I giochi di dadi d'azzardo e di passatempo dei gentiluomini e dei pirati". Introduzione di Caterina Santoro, Lerici Milano 1958. 4) MASCHERONI, Silvia - TINTI, Bianca: “Il gioco dell’oca: un libro da leggere, da guardare, da giocare”. Ed. Bompiani, Milano 1981. 5) GIRARD, Alain R.-QUETEL, Claude: "L’histoire de France racontée par le jeu de l’oie", Ed. Balland-Massin Parigi 1982. 6) MILANESI, Franco - LANARI David: in "Il Gioco dell’oca nei tempi", Catalogo Mostra. Pro Loco Mirano, Ed. CentroOffset srl - Mestrino, Padova (pag. 111), 2001. 7) BUIJNSTERS, P.J. - BUIJNSTERS-SMETS, Leontine: "PAPERTOYS. Speelprenten en papieren speelgoed in Nederland (1640-1920)". Waanders Uitgevers-Zwolle, 2005. 8) PLOCK, Phillippa - SEVILLE, Adrian: "The Rothschild Collection of printed board games at Waddesdon Manor", in XIIIth Board Game Studies Colloquium, Paris, 14-17 April 2010. 9) JACOBS, Rachel: "Playing, Learning, Flirting: Printed Board Games from 18th-Century France". Catalogue exhibition of French eighteenth-century Board Games, 28 March – 28 October 2012, Waddesdon Manor, The Rothschild Collection (Rothschild Family Trust). Rachel Jacobs, Curator. 10) SEVILLE, Adrian: "The Royal Game of the Goose four hundred years of printed Board Games". Catalogue of an Exhibition at the Grolier Club, February 23 - May 14, 2016. 11) SEVILLE, Adrian: "The Cultural Legacy of the Royal Game of the Goose: 400 years of Printed Board Games", Amsterdam University Press, 2019.
		L'Ancien Régime (Girard&Quetel)
		Le 9 mars 1672, la marquise de Sévigné écrit à sa fille, Madame de Grignan, en lui reprochant affectueusement sa passion pour les jeux d’argent:"Il y a longtemps que le jeu vous abimait: j’en étais toute triste; mais celui de l’oie vous a renouvelée, comme il l’a été par les Grecs: je voudrais bien que vous n’eussiez joué qu’à ce jeu-là, et que vous n’eussiez pas perdu tant d’argent..". Il semble en effet qu’au XVIIe siècle le jeu de l’oie, qui fait son apparition en France, soit le type meme du jeu licite et de bonne compagnie. Il se distingue nettement des jeux d’argent, comme l’atteste la lettre de Madame de Sévigné, et on peut meme se demander jusqu’à quel point sa promotion n’est pas destinée plus ou moins consciemment à faire pièce à la prolifération des jeux d’argent qui gagnent à leur cause le pays tout entier, à partir des exemples regrettables que donne à ce sujet la Cour où l’on joue furieusement. Dans Le Joueur de Regnard, Géronte se plaint amèrement: "à présent le jeu n’est que fureur ; on joue argent, bijoux, maisons, contrats, honneur". Hector est bien d’accord, mais en exclut le jeu de l’oie: "Tous ces jeux de hasard n’attirent rien de bon. J’aime les jeux galants où l’esprit se déploie, et Monsieur, par exemple, c’est un joli jeu que l’oie !" Jeu d’enfant auquel aimait à jouer le jeune Louis XIII, le jeu de l’oie, pour etre de bonne compagnie, n’en est pas moins fort prisé des grandes personnes. Parmi les objets hétéroclites que reçoit Cléante au titre des fameuses 15000 livres qu’on doit lui procurer figure "un damier avec un jeu de l’oie renouvelé des Grecs, fort propre à passer le temps lorsque l’on n’a que faire" (L’Avare, acte II, scène 1). On peut penser qu’au début du règne de Louis XIV, le jeu de l’oie fait partie du décor familier de l’aristocratie comme de la bourgeoisie. Dès le début du XVIIIe siècle, en tout cas, son succès est assuré, et tandis qu’une toile de Chardin (Salon de 1745) nous montre trois enfants aristocratiques et sérieux lançant à leur tour les dés sur un jeu de l’oie, Saint Simon rapporte qu’après la mort du Dauphin en 1711, tous les jeux cessèrent à Marly et que la Dauphine, cloitrée dans son appartement, se consola en jouant au jeu de l’oie. Comment les pédagogues du temps, et notamment les pères jésuites auraient-ils négligé ce véhicule providentiel, au moment meme où ils développaient une pédagogie nouvelle, fondée sur l’image: tableaux muraux, jeux de cartes, etc.? Du jeu initial de pur amusement à l’introduction d’éléments didactiques, il n’y avait qu’un pas (d’oie) qui fut vite franchi puisqu’aussi bien ces jeux concernaient le monde aristocratique ou à tout le moins bourgeois. Déjà au début du XVIe siècle, Thomas Murner avait inventé un jeu de cartes éducatif pour apprendre à ses étudiants les termes de la dialectique. C’est au cours de ce meme XVIe siècle que la gravure sur cuivre, en remplaçant progressivement la gravure sur bois, permit la multiplication de la production d’estampes. Au XVIIe siècle, et plus encore au XVIIIe, les jeux de l’oie se multiplient donc: jeux de simple récréation mais: aussi jeux didactiques, moraux ou religieux, si didactiques parfois, que l’abondance de l’information laisse à penser qu’il devait etre difficile d’y jouer. Quoi qu’il en soit, la variété de ces jeux instructifs ou édifiants aux XVIIe et XVIIIe siècles est prodigieuse et atteint certainement la centaine, si l’on y compte les nombreux réemplois, aux modifications parfois minimes. La géographie et les voyages Les jeux de l’oie géographiques nous intéressent au second degré dans la mesure où ils nous donnent un fidèle reflet des connaisances cartographiques de l’époque, connaissances encore dans l’enfance puisque les premières cartes gravées en France ne datent guère que du milieu du XVIe siècle. Fait remarquable, les plus grands cartographes ne dédaignent pas de dessiner des jeux de l’oie géographiques, tel Pierre Du Val, géographe ordinaire du roi (1618-1683) qui crée, entre autres, "Le jeu de France" où l’on voyage d’une province à l’autre du royaume. On notera en passant que ce jeu d’allure rébarbative indique dans sa règle que chacun mettra dans le milieu du jeu un denier, un sol, un tesson ou une pistole - ce qui ne va pas sans jeter un doute sur le caractère résolument gratuit du jeu de l’oie ! Toujours de Du Val un jeu du monde s’emploie à cartographier avec une exactitude toute relative les pays du monde, et un "Jeu des princes de l’Europe" représente dans chaque médaillon un pays du vieux monde. Autre cartographe de grand renom, Nicolas De Fer fait éditer en 1665 "Le jeu de la sphère et de l’univers" dont il faut gouter la beauté formelle et une disposition tout à fait particulière avec 70 médaillons commençant par la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu (éléments considérés comme principes constitutifs de tous les corps de l’univers). Viennent ensuite les planetes, les signes du zodiaque et les constellations méridionales. Au centre du jeu, une carte du ciel avec cette légende: "la disposition du monde suivant Ptolémée". Autre exemple de cette active contribution de cartographes de premier plan à la création de jeux de l’oie, "Le jeu du canal royal" qui salue l’achèvement du canal de Languedoc (futur canal du Midi) sous le règne de Louis XIV. L’auteur, François Andreossy, qui avait publié en 1682 une remarquable carte du canal de Languedoc, obtint le privilège royal d’y joindre le "Jeu du Canal royal" dont il préfaça ainsi la règle: "Depuis que les gens ont inventé le jeu de l’oie, on s’est servi de ses règles pour apprendre la géographie et le blason. Ce sont les memes qui enseigneront par le jeu du Canal tous les noms des éscluses et de tous les travaux, afin qu’en se divertissant on apprende toutes les parties qui composent ce grand ouvrage, qui fait connaitre à tout l’univers que notre Monarque ne sait pas seulement vaincre ses ennemis, mais aussi surmonter toutes les difficultés de la nature pour faire dans ce royaume la communication des deux mers". Toutes ces cartes sont autant d’invitations au voyage, petit ou lointain, alors que carrosses et coches ont fait leur apparition depuis le XVIe siècle. On voyage pour son plaisir ou pour sa santé, mais seulement si on est riche et désoeuvré, à l’instar de Madame de Sévigné qui fait de longs trajets pour prendre les eaux du Bourbonnais, aller dans ses terres en Bretagne ou chez sa fille en Provence. Mais les transports terrestres, qu’il s’agisse de voyageurs ou de marchandises, restent lents et couteux, meme au XVIIIe siècle. On leur préfère la navigation fluviale, tandis que l’essentiel du grand commerce se fait par mer, malgré les nombreux dangers que court un navire, tels qu’on peut les répertorier dans "Le nouveau jeu de la marine" (début du XVIIIe siècle) : la tempète, les récifs, les combats navals et les abordages de pirates ou de corsaires (la guerre de course est à l’honneur pendant le règne de Louis XIV depuis que la marine royale a renoncé à se mesurer à la flotte anglo-hollandaise). Un "Nouveau jeu de la Marine", édité en 1768, infléchit sournoisement son propos en direction de la Marine de guerre. Les Anglais, que guette toujours la fièvre obsidionale, ne s’y sont pas trompés puisque dans un ouvrage récent (Play the game) ils en font carrément un jeu de propagande propre à promouvoir la renaissance de la Marine française, en suscitant des vocations dans la jeunesse. La noblesse et la guerre Il est vrai que nos rois n’ont pas été avares de guerres, Louis XIV surtout qui "aimait la gloire" et qui, quand il ne dépensait pas l’argent de la France à faire construire Versailles, le dépensait à guerroyer contre l’Europe entière, poussé en cela par Louvois (Lavisse). Or qui dit guerre dit noblesse. Mais les bons pères ont bien du mal à faire entrer les rudiments qui feront des jeunes aristocrates les officiers de l’armée royale, de l’héraldique à la science des armes : stratégie, manoeuvres, art des fortifications. Ainsi "Le jeu du blason" édité par Nicolas De Fer en 1655, est une véritable méthode d’héraldique. Déjà au début du XVIIe siècle, on avait fait un jeu du blason avec des cartes à jouer, mais le Père Ménestrier, qui consacra tout un ouvrage à l’art des emblèmes, estimait, sans doute avec raison, que tous ces jeux de blason à l’oie "frappent d’abord par leur nouveauté et par leurs images, mais ils instruisent peu car l’application que demandent quelques-uns empeche trop le divertissement pour ne pas les rendre ennuyeux". Une chose est certaine en tout cas, c’est que ces jeux héraldiques, maintes fois réédités, sont d’une grande finesse et d’une exactitude rigoureuse. Nos jeunes nobles étaient certainement plus intéressés par les multiples jeux des fortifications et de la guerre où le hasard des dés, il est vrai, n’était pas de bon augure pour ces élèves de Mars. A quoi bon en effet toute cette science polémologique si le seul fait d’arriver sur la case 58 suffisait à vous tuer ? Mais qui se posait la question en jouant au "Jeu des fortifications" "dans lequelles différents ouvrages qui servent à la défense des places et des camps sont exactement dessinés selon la plus nouvelle manière avec toutes leurs définitions et une explication courte et facile des termes qui sont en usage dans cet art" ou bien au "jeu des exercices militaires de l’infanterie française et des manoeuvres du canon"? Et pourtant en ces siècles de guerres continuelles, tous ces jeux d’initiation débouchaient vite sur des travaux pratiques. Sous l’Ancien Régime, les jeux de l’oie prenant pour thème une guerre, une bataille ou plus généralement l’actualité politique sont rares alors que ce sera tout le contraire au XIXe siècle. Edité en 1660, "Le jeu des Français et des Espagnols pour la paix" est formé de 26 médaillons qui représentent les cartes des opérations pendant les 25 années de la guerre de 1635 à 1659. "On lui donne ce nom de jeu parce qu’il semble que les deux partis aient comme joué pendant tout ce temps-là à prendre et reprendre des villes". La 26e case est celle du Traité des Pyrénées et du mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse. La fin de la prépondérance espagnole en Europe et le début de la prépondérance française méritaient bien cette évocation tardivement pacifique. Le jeu de l’oie au secours du jansénisme Procédant à la fois des jeux rarissimes de propagande politique de l’Ancien Régime, et des nombreux jeux à thème religieux, "Les règles du jeu de la Constitution" rappellent toute l’histoire tragique de Port-Royal, depuis que s’est formé vers le milieu du XVIIe siècle un groupe sans cesse grandissant de catholiques intransigeants, les jansénistes. Ils se réclament de l’Augustinus, ouvrage qui affirme la doctrine de la prédestination, selon laquelle l’homme ne peut faire seul son salut et que Dieu n’accordera sa grace qu’à un petit nombres d’élus. Les Jésuites, dont la raison d’etre est la défense de l’orthodoxie romaine, ont tot fait de dénoncer ce "calvinisme rebouilli". La répression contre les jansénistes ’engage sans merci: de la condamnation par la Sorbonne en 1649 de cinq propositions tirées de l’Augustinus (c’est le fameux "Formulaire" que tout membre du clergé devra signer à partir des années 1658-1660) à la fermeture en 1709 de Port-Royal, fief spirituel des jansénistes. En 1713, la bulle Unigenitus condamne les 101 propositions contenues dans l’ouvrage du Père Quesnel. C’est l’occasion de nouvelles poursuites contre les jansénistes qui refusent la bulle pontificale, surtout après que la déclaration royale du 4 aout 1720 ait sanctionné la bulle Unigenitus. C’est au point critique de la querelle janséniste, alors que s’opposent constitutionnaires et appelants, qu’est édité quelques mois après la déclaration royale du 4 aout 1720, "Le jeu de la Constitution", au moment où des dizaines de lettres de cachet envoient à la Bastille les jansénistes les plus remuants. Le jeu et sa règle mise en chanson "sur l’air du Branle de Metz", tout comme l’ouvrage anonyme qui parait un an plus tard (Essai du nouveau conte de ma mère l’oye ou les enluminures du jeu de la Constitution) sont autant de violentes satires jansénistes fustigeant la bulle Unigenitus et derrière elle tout le camp de l’orthodoxie romaine, éveques et pape étant fort irrespectueusement transformés, aux tympans des pilastres, en oies mitrées. L’auteur de l’ouvrage anonyme est l’abbé Louis de Bonnaire qui récidive quelques années plus tard en écrivant le Parallele de la doctrine des Payens avec celle des Jésuites et de la Constitution du Pape Clément XI. A défaut de saisir l’auteur, deux lettres de cachet expédient à la Bastille le 6 février 1726 les imprimeurs, père et fils. De la case 1 où une arche de Noé est le symbole de l’unité de l’Église à la case 63 où se tient le Concile que peu de temps avant sa mort Louis XIV avait songé à réunir, le parcours, jalonné par 13 apotres (on a compté saint Paul) remplaçant les 13 oies traditionnelles, retrace toutes les péripéties de la bulle Unigenitus. Il serait trop long d’en expliquer tous les arcanes. Remarquons, entre autres, la case 58 traditionnellement attribuée à la mort, où le squelette de Clément XI assis dans un fauteuil, la tiare sur la tète, lève la main comme pour bénir un jeune enfant à genoux à ses pieds. Cet enfant, c’est la bulle Unigenitus. La règle du jeu de l’oie, qui veut que celui qui tombe sur la case 58 reparte à zéro, vient ici servir à point les prétentions jansénistes: puisque l’auteur de la bulle Unigenitus est mort (en 1721), le "jeu" doit recommencer car "l’affaire de la Constitution ne doit point ètre regardée comme une affaire finie" (Essai du nouveau conte de ma mère l’oye...). Le jeu de la Constitution est peut-ètre le premier jeu de l’oie franchement polémique, précurseur en cela de ceux du XIXe et du XXe siècle (on songe, entre autres, aux nombreux pseudo-jeux satiriques du Canard enchainé des années 1950 et 1960, telle jeu de l’OAS). A ce titre, il mérite une considération particulière, dont il bénéficia dès l’époque de sa diffusion, puisque, rappelons-le, il ne fallut pas moins de tout un livre pour en expliquer et en prolonger les intentions polémiques. Religion et morale Quand la religion ne se débat pas dans les graves affaires du protestantisme ou du jansénisme, ou dans les convulsions des hystériques du cimetière Saint-Médard, elle prend le temps depuis le Concile de Trente de donner aux jeunes catholiques un catéchisme orthodoxe et romain dont les jeux de l’oie ont été un des solides supports. Les jeux religieux ou simplement édifiants sont légion en effet : jeux de l’Ancien Testament, de la Genèse, de la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, "récréations spirituelles" que le XIXe siècle copiera à l’infini, et mème pour les protestants victimes de la révocation de l’Edit de Nantes un "Jeu de l’école de vérité pour les nouveaux convertis". Parmi tous ces jeux de morale religieuse, le "Jeu du point au point, pour la fuite des vices et la pratique des vertus", de grande dimension et de très belle facture, en circulation dès le règne de Louis XIII, prend le départ au bapteme, où l’on entre dans le jeu comme on entre au sein de l’Eglise. Si par malheur, le joueur tombe sur les cases du péché mortel, il doit reculer jusqu’à la pénitence. Bien entendu, les rechutes méritent une plus grande punition. Le joueur qui arrive à la case du mariage doit y rester un certain temps pour y payer les droits du curé. Mais le parcours d’une vie ne trouve son intéret que lorsque parvenu à la mort (case 64) qui peut etre bonne (case 65) ou mauvaise (case 66) le jugement de Dieu (case 67) expédie l’ame du défunt au purgatoire (case 68), au paradis, avec sa porte triomphale (case 71) ou en enfer dont la case 72, et dernière, rejetée en un appendice légèrement atrophié, n’a l’air d’etre là que pour mémoire, tant on veut croire que semblable issue sera évitée. L’un des quatrains édifiants installés dans les angles nous explique le titre du jeu et son sens : "Cours du point de la vie au grand point de la mort, / Et suis si justement la ligne de la lice, / Qu’au bout qui pour toujours règle à chacun son sort, / Le tien te porte au trone et non pas au supplice". Est-ce que le "Jeu du divertissement des religieuses" était destiné à susciter des vocations chez les jeunes demoiselles de la noblesse, ou bien était-il effectivement offert à la récréation des religieuses comme le prétend l’auteur ? "Il est juste que les religieuses se divertissent, car la joie appartient à ceux qui ont le coeur droit, comme dit le prophète royal, mais il faut qu’elles se souviennent de ne se divertir qu’en Dieu et pour l’amour de Dieu, comme dit l’apotre. Voici un jeu que je leur présente, par le quel meme en se divertissant, elles pourront apprendre leur devoir..." La règle du jeu précise qu’on se servira d’un cochonnet, dé à 12 faces, au lieu de deux dés "qui doivent etre en horreur aux ames vertueuses". Ils doivent l’etre en effet à double titre puisque les traités de morale du XVIIIe siècle condamnent avec la plus grande sévérité les jeux d’argent (nombreux étant ceux qui se jouent à deux dés) et que nos vierges sages ne sauraient oublier que c’est aux dés que fut jouée la tunique du Christ. Tout aussi moral, mais réservé cette fois à ceux et à celles qui n’entre- ront pas en religion mais en mariage, est le "nouveau jeu de l’hymen", maintes fois réédité à partir de 1725, où un parcours anormalement allongé (90 stations au lieu de 63) est visuellement allégé par un grand nombre de cases blanches où s’alignent les péchés et les vertus du mariage. Quant au propos de ce jeu, il nous renseigne sur l’évolution des moeurs en la matière: si sous l’Ancien Régime le mariage est considéré d’abord comme une chose raisonnable où les sentiments doivent compter certes mais ne pas etre prépondérants, il semble que dans les dernières décennies du XVIIIe siècle, le processus d’un mariage d’amour, se refusant à tenir compte des contingences matérielles et sociales, soit déjà bien entamé. L’auteur du "Nouveau jeu de l’hymen" écrit en effet avant d’en venir à la règle du jeu: "Il est assez ordinaire de voir traiter l’Amour d’un jeu ; souvent ne cherche-t-on à former des engagements que pour occuper un quart d’heure de loisir, et ce qui ne devrait se faire qu’après de sérieuses réflexions est presque toujours malheureusement l’effet du caprice ou les fruits du hasard. Ainsi, il semblerait que nous devrions vous présenter ce jeu sous le nom de l’amour, par le rapport qui est entre ce jeu et la bizarrerie de ce dieu ; mais non, nous le mettons sous celui de l’hymen pour faire sentir qu’il doit etre le but de nos inclinations, et que l’amour est toujours infructueux ou illégitime, sitot que l’on ne consulte que le plaisir des sens..." Par ailleurs, la destination sérieuse et morale de ces jeux de l’oie apparemment futiles est explicitement rappelée : "Je me flatte que cet amusement pourra etre aussi utile qu’agréable ; la morale la plus austère n’est pas celle qui profite le plus, elle nous révolte et nous ennuie ; il faut badiner, et les réflexions qui naissent de l’enjouement font souvent plus de progrès que celles d’un esprit sombre et facheux qui n’ose se permettre de rire". Remarquons toutefois que nombreux sont les jeux qui échappent à tout didactisme ou moralisme, et, pour n’en rester qu’aux jeux de l’amour, le jeu du "Voyage de l’Isle de Cythère", édité en 1780, ne comporte aucune espèce d’intention morale. Si ce n’étaient les navires à trois mats et les fortifications à la Vauban, on en resterait à la seule mythologie paienne remise au gout du jour par la toile de Watteau. Au XVIIIe siècle, les jeux de galanterie prolifèrent, tel ce curieux jeu d’oie, les étrennes de la jeunesse, où deux parcours circulaires, l’un pour les dames, l’autre pour les cavaliers, ne se rencontrent qu’à une double case 32, point magique de tangence de deux creurs couronnés. De meme "Le jeu des bons enfants vivants sans soucy ni sans chagrin", de facture du reste assez grossière, est de pure récréation. Il nous laisse cependant entrevoir une lente diffusion du jeu de l’oie dans les milieux populaires au cours du XVIIIe siècle, avec ici l’allusion à la troupe des enfants sans sauci, présidés par le Prince des Sots, et n’oubliant évidemment pas le Cornard malheureux, qui jouait des pantalonnades au gout douteux devant le petit peuple des villes. De meme "Le nouveau jeu de la vie humaine" finement gravé et dont l’Angleterre donnera en 1790 une copie grossière, n’a pas d’intentions moralisatrices évidentes, meme s’il énumère défauts et qualités, donnant ainsi un aperçu du gout philosophique de la France des Lumières du tout début du règne de Louis XVI. C’est à Voltaire qui venait de mourir que fut probablement dédié ce jeu de 84 cases (une pour chaque année de sa vie): "L’homme immortel dont la carrière a duré 84 ans, a semblé digne par ses talens et son mérite de devenir le modèle de la fin d’une vie qui ne doit se terminer que par l’éternité". En revanche, l’intention moralisatrice de "L’Escole des Plaideurs" est très nette, ne serait-ce que par les aphorismes ornant les coins: "La chicane est une vermine qui les meilleurs maisons mine... Procès et femme qui vit mal, mène un homme à l’hospital". Ainsi après que le parcours nous ait laissé entrevoir la complexité effroyable de la procédure d’Ancien Régime, la case 63, loin d’etre une case d’apothéose, montre tout un peuple de plaideurs que l’on conduit vieux et ruinés à l’Hopital Général. Et l’auteur d’ajouter, désabusé: "Cependant, je prévois que plusieurs n’auront pas les reins assez forts pour aller jusque-là, et qu’ils se ruineront auparavant". Pédagogie Nous reviendrons dans la dernière partie de cet ouvrage sur la question des jeux de l’oie éducatifs et de leur place dans l’arsenal pédagogique qui a été élaboré aux XVIIe et XVIIIe siècles. Contentons-nous de rappeler qu’il y eu à cette époque, au XVIIIe siècle surtout, une véritable promotion des jeux éducatifs, d’images, d’astuces de toutes sortes propres à "apprivoiser l’enfant avant de lui faire la leçon". On a proposé aux écoliers sans cesse plus nombreux de la seconde moitié de l’Ancien Régime des dés où étaient imprimées les lettres, des cartes à jouer, etc. L’abbé Pluche offrait un jeu optique où les lettres apparaissaient dans la fente d’un écran, tandis qu’en 1770 le baron de Buis, dans la Méthode récréative pour apprendre à lire aux enfants sans qu'ils y pensent prévoyait que l’enfant au maillot recevrait systématiquement des jouets bleus appelés pour lui A, des jouets rouges, E, etc. En 1743 dans le Quadrille des enfants de l’abbé Berthauld, le jeu de l’écho offrait aux élèves 60 fiches individuelles représentant au dos un "bossu" (au verso le son "u"), ou le soleil (au verso le son "eil"), les lettres inutiles figurant en italiques. Le succès de la méthode fut tel, nous rappelle Jean Vial (Les Instituteurs, éd. J .-P. Delarge) à qui il nous empruntons ces exemples, qu’on entend aujourd’hui encore dans certains cours préparatoires, le "u" de bossu. Parmi toutes ces inventions pédagogiques du XVIIIe siècle, les jeux de l’oie, répétons-le, ont constitué un support de choix. Toutefois si instruire en s’amusant semblait devenu le mot d’ordre, nombreux sont les jeux qui nous apparaissent aujourd’hui plus didactiques que pédagogiques. Ainsi on reste quelque peu dubitatif sur l’efficacité réelle du jeu "Les épines changées en roses", malgré ce sous-titre engageant : "ou jeu nouvellement inventé pour apprendre à lire aux enfants en très peu de temps, et mis au jour par M.lle Duteil, qui s’en est servi avec succès avant de le donner au public". Certes tous ces animaux ou tous ces objets concrétisant tel ou tel phonème préfigurent déjà les abécédaires "modernes" de L’Ecole publique, laique et obligatoire, en attendant le discrédit récent (années 1960) et discutable de la méthode syllabique. Mais ces consonnes labiales, gutturales, sifflantes, palatales, mouillées, sans parler des diphtongues, nous font douter que ce jeu de l’oie, malgré sa somptueuse arrivée au palais de la lecture, ait enthousiasmé les enfants de l’époque. Bref, il n’est pas certain que par la seule grace du jeu de l’oie, les épines aient été changées en roses. Au tout début du XIXe sièc1e, le "Jeu d’Apolion ou nouvelle méthode pour apprendre, en jouant, les principes de la musique" parait lui aussi bien rébarbatif, malgré cet avis plein d’optimisme: "Cette méthode a le double avantage d’instruire en amusant et de rendre la démonstration des principes de la musique plus facile". Par ce moyen, ajoute l’auteur, on amènera les débutants à connaitre "sans répugnance les premiers éléments d’un art agréable".
		Jeu de la Constitution (Da Mascheroni&Tinti)
		Eresie, scismi, formazione di sette religiose, accese controversie, la storia della Chiesa (soprattutto nel XVI e XVII secolo) è anche storia di devianze, contro cui l'ufficialità risponde con scomuniche, bolle pontificie, investendo il Tribunale dell' Inquisizione (supercensore dell'epoca) di poteri assoluti. Si fanno processi alle streghe e alle idee, i libri proibiti sono messi all' indice per controllare il dissenso e rafforzare l'influenza della religione in campo politico e culturale. Con la rivoluzionaria invenzione della stampa, anche le dispute ideologiche perdono il carattere di asettiche dissertazioni tra dotti, acquistando risonanza, suscitando commenti a corte, nei salotti, nelle università. Questa premessa è inevitabile per capire, oggi, l'atmosfera in cui nacque alla fine del 1600 il "caso" Giansenio, una delle querelles più accese e dibattute dell'epoca. L'occasione, ancora una volta, è un fatto di stampa: la pubblicazione nel 1640 dell'Augustinus di Giansenio, vescovo di Ypres, dottore in teologia a Lovanio, in cui l'autore disserta di predestinazione, si interroga sul problema della Grazia, della possibilità di salvezza o dannazione. Come si vede, tutte questioni di notevole spessore nei confronti delle quali la Chiesa di Roma non ammette dubbi o diverse interpretazioni. Da questo momento si scatena la disputa religiosa, la cui storia, intricatissima e difficilmente riassumibile, è caratterizzata da prese di posizione pro o contro Giansenio. Bolle pontificie, richieste di ubbidienza senza condizioni, condanne ufficiali non riescono a bloccare l'eresia e a zittire i suoi seguaci che si trovano a Port Royal, abbazia dove si fa cultura, e contano tra i loro sostenitori intelligenze come Pascal. Essere giansenisti vuol dire anche osteggiare il potere assoluto della Chiesa e dello Stato, voler autonomia di pensiero, non uniformarsi ai dettami del Papa o del Re Sole. Nel 1713 con la bolla Unigenitus Dei Filius Clemente XI condanna le "Réflexions morales" di Quesnel, un atto d' accusa troppo dotto e pericoloso nei confronti del potere di Roma. Per evitare sotterfugi interpretativi, in cui i giansenisti si erano rivelati abilissimi, si condannano gli "errori" (contenuti in quest'opera che riassume tutta la dottrina sotto accusa) distinti, scelti e sistemati in "proposizioni", chiamate "Costituzione". Ben centouno "no" dicono i vescovi del Concilio contro i quali si appellano quattro prelati francesi, suscitando consensi, imitati da molti altri ecclesiastici ribelli. Per distruggere definitivamente l'eresia si abbatte Port Royal e i giansenisti, scomunicati e sconfitti, si rifugiano in Olanda, unendosi alla Chiesa scismatica di Utrecht. Questi gli avvenimenti. E il nostro gioco? È pro o contro Giansenio? O forse l'autore, che ha mantenuto l'anonimato, paragonando ironicamente la storia della Costituzione a un racconto di Mamma l'Oca, vuol prendere le distanze sia dalla religione ufficiale sia dall'eresia? Certo non difetta nell'uso simbolico di difficile lettura questa tavola, dove le regole, stese in bella calligrafia, lette e rilette, lasciano sempre qualche perplessità. L'unità della Chiesa cattolica rappresentata dall'Arca al numero 1 viene spezzata, sul ponte-gimcana alcuni vescovi barcollanti rappresentano le "Esplicazioni" presentate dai dissidenti, lo scisma è una veste lacerata, il labirinto (che sembra un rosone da cattedrale gotica) è "l'Errore dove caddero coloro che sottoscrissero la condanna delle 101 proposizioni", il pozzo però nasconde la Verità, la torre di Babele rappresenta "la confusione del linguaggio della Fede nella diversità dei Sensi", i quattro prelati appellanti trovano posto al 51, invano richiamati dal cardinale de Soisson con corno, tromba e oboe; c'è anche Luigi XV al 55 e la prigione vuol dire Bastiglia. La morte è Clemente XI, scheletro con tanto di tiara (in atto di assoluzione o di condanna?) e il cardinale de Noailles, perseguitato sostenitore giansenista, è a un punto dal Concilio dei Vescovi, ovvero il giardino dell'Oca. Le combinazioni numeriche del 9 rappresentano gli Atti di Appello, le richieste di revisione da parte degli ecclesiastici francesi; gli Apostoli sostituiscono le Oche che impettite e decorate ritroviamo a Concilio negli angoli della tavola. Sospeso ogni giudizio storico, nel gioco, la Sorte, unica sovrana, deciderà della controversia. Si leggano i dadi: se esce 12, " gli appellanti vincono la partita, entrano nel Concilio, affermando la dottrina giansenista."
		Accession N°2669.2.25 Waddesdon-The Rothschild Collection
		Accession N°2669.2.25 Waddesdon-The Rothschild Collection (The National Trust). Object title: "The Game of the Constitution". Secondary Web Title: (Le Jeu de la Constitution). Object type: board games; etchings/intaglio prints/prints. Primary Maker: Unknown. Primary Maker Role: Artist or maker. Secondary Maker: XXX Secondary Maker Role: XXX Medium: etching and engraving on paper, hand-coloured in watercolour and bodycolour. Dimensions: mm.685 x 900 (mount size). Media Materials: laid paper/paper (fiber product)/materials; printing ink/ink/coating (material)/materials; cardboard/pasteboard/paper (fiber product)/materials; watercolour/water-base paint/paint/coating (material)/materials; bodycolour/watercolour/water-base paint/paint/coating (material)/materials. Physical Description: single sheet mounted on cardboard, image size: 550 x 588 (sheet trimmed to or within plate mark). Primary Production Technique: etching (printing process); engraving (printing process); watercolour (aquarelle)/painting techniques. Primary Prod Date: Circa 1721 {nd}. Primary Prod Date Notes: Dated by D'Allemagne. Place of Production: Paris?/France. Language Keywords: French. Brief Description: Printed board game entitled "Game of the Consitution to the Air of Branle de Mets", based around the Unigenitus Papal Bull. The game consists of 63 spaces arranged in a spiral numbered with Roman numerals. Thirty spaces have illustrations, the rest are blank. The illustrations include biblical or religious subjects and figures; the final illustration shows an ecclesiastical court. The rules of the game are in the centre. Flanking the spiral are two columns bearing further text about the subject of the game. The top of the columns have vignettes of geese wearing bishop's mitres. The images are etched and the text is engraved. Signature Date description: XXX Signature Marks Y N display: XXX Signature Marks Type Y N display: No inscriptions Signature Marks Notes Y N display: XXX Location of Publisher’s Premises: XXX Location of Publisher’s Premises Notes: XXX Curatorial Commentary: According to D'Allemagne the game was also printed with the rules of the game in Flemish, with the title, "Het nieuwe gansebord des Constitution Unigenitus", also printed circa 1721. The game has Jansenist imagery. Macgregor notes that it is an extremely complicated anti-Jesuit, Gallican game protesting against the imposition, by Rome, of the Bull Unigenitus against the Jansenists. There is a copy of the game in the collection of Adrian Seville, (see giochidelloca.it in web addresses). On this website, there is a full description of the game and details of an advertisement for the game from 1722 in Louis Bonnaire's "Essai du Nouveau Conte de ma Mère Loye, ou les enluminures du jeu de la Constitution". A copy of the game appears to have been included in a copy of this book from the Bibliothèque Sainte-Geneviève (see web addresses). The game may in fact have been made specifically for this book. Bonnaire (1679 - 1752) was an Oratorian priest who was against the Bull Unigenitus. His satirical "Essai" mocked the Bull in poetry through the device of the goose game. Several significant squares relate to events in the controversy. The book was condemned by the officials of Arras in 1726 (see "La Règle du jeu" exhibition in web addresses). A smaller fold-out version of the game (153 x 196), with the rules only written in the centre, was included in the book "POESIES SUR LA CONSTITUTION UNIGENITUS Recueillies par le Chevalier de G... Officier du Régiment de Champagne CONGRUIT & VERITAS RIDERE, QUIA LAETANS" (Villefranche: Philalete Belhumeur, 1724) (false imprint, actually published in Amsterdam). The game appears as the frontispiece to a piece in volume two, a reprint of Bonnaire's "Les enluminures du jeu de la Constitution" (originally published 1722). See the illustration on the giochidelloca.it website. Research Keywords: Satire/Humour; Christian Culture; Politics; Music Culture. Genre: History Subjects. Subject People name only: XXX Subject Role: XXX Subject Category: Architecture/Buildings/Religious; Interiors/Religious; Religion/Biblical Figures & Saints; Religion/Christian Iconography; Work & Occupations/Religious Vocations; Religion/Biblical Figures & Saints/Noah; Work & Occupations/Religious Vocations/Pope; Animals/Birds/Goose; Objects/Religious & Ceremonial/Mitre; Religion/Groups & Sects/Jansenism; Works of Art, Literature & Music/Works of Music; Architecture/Buildings/Specific Buildings/Bastille, Paris. Subject Place: XXX Subject Event: XXX Subject Date: XXX Documentation with notes: Henry R. D'Allemagne, "Le Noble Jeu de l'Oie", Paris, 1950 (p. 210), discusses another copy of this game; Neil MacGregor, "Il Faut Badiner"; Apollo; 105; 1977; 452-457; p. 452, S. Mascheroni, B. Tinti, "Il Gioco dell'Oca", Milan, 1981, discusses another copy of the game; Alain René Girard, Claude Quétel, "L'histoire de France racontée par le jeu de l'oie", Paris; 1982 (pl. 27), discusses another copy of the game. Related Literature: XXX Related Literature Notes: XXX External File Notes: http://www.giochidelloca.it/scheda.php?id=248 discusses another copy of the game [accessed 7 April 2009]; http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb335416351/PUBLIC details of "Poésies sur la constitution Unigenitus" publication and text content [accessed 7 August 2009]; http://www-bsg.univ-paris1.fr/la_reserve/expos/jeu/jeuinstrument.htm Exhibition catalogue of "La Règle du Jeu", Bibliothèque Sainte-Geneviève, with entry on Louis Bonnaire's book (II-10) [accessed 8 August 2009] Cataloguer: Phillippa Plock

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