Giochi dell'Oca e di percorso (by Luigi Ciompi & Adrian Seville)

	Torna alla ricerca giochi (back to game search)
Jeu Imperial

Versione stampabile

Invia una segnalazione

	primo autore:	Tanty L.
	secondo autore:	Tanty L.
	anno:	1869
	luogo:	Francia-Parigi
	periodo:	XIX secolo (3°/4)
	percorso:	Percorso di 67 caselle numerate
	materiale:	carta (paper) (papier)
	dimensioni:	635X855 (570X770)
	stampa:	Litografia
	luogo acquisto:	Pistoia-Italia
	data acquisto:	03-06-2011
	dimensioni confezione:
	numero caselle:	67
	categoria:	Personaggi ed eventi storici
	tipo di gioco:	Gioco di percorso
	editore:	Tanty L.
	stampatore:	Imp. Becquet, Rue des Noyers 37, Paris
	proprietario:	Collezione L. Ciompi - A. Seville
	autore delle foto:	L. Ciompi - A. Seville
	numero di catalogo:	1542
	descrizione:	Gioco di 67 caselle numerate, spirale, antiorario, centripeto, che ricorda le date e gli episodi più importanti della vita di Napoleone Bonaparte. REGOLE: nel centro. "Le Jeu Imperial est composé d'après les principaux événements qui ont illustré la vie de NAPOLEON I.er. Grace à un système de combinaisons basées sur l'histoire, le joueur y devient le fidèle compagnon du Grand Empereur: il partage toutes ses vicissitudes, triomphe de ses victoires ou souffre de ses revers, marche en avant ou bat en retraite avec lui. Aussi ce jeu est-il recherché par les familles qui dèsirent procurer à leurs enfants un délassement utile et agréable. Après que chacun des joueurs s'est muni d'un jeton distinctif pour marquer son jeu, on fixe l'amende aux endroits indiqués ci-après. On prend ensuite deux dés à jouer qu'on remue à tour de role dans un cornet et qu'on jette sur la table. Le total des points successivement amenés par la meme personne, indique la place qu'elle doit occuper. Celle qui arrive la I.ere aux Invalides N°67, gagne la partie. 1°L'Aigle armée de la foudre indique une marche en avant. 2°L'Aigle tournée à gauche indique une retraite. 3°L'Aigle ornée de lauriers indique une amende générale à recevoir. 4°L'Aigle atteint d'une flèche indique une amende à payer. 5°L'Aigle au repos indique un séjour d'un ou plusieurs tours. 6°L'Aigle enchainé indique une captivité. Quand un joueur arrivera: Au N°5 (Pont de Lodi) il passera le fleuve et entrera à Milan (N°6); Au N°8 (Pont d'Arcole) il continuera sa marche victorieuse et viendra au N°10 prendre Mantoue; Au N°14 (Bataille des Pyramides) il avancera d'une case pour entrer au Caire; Au N°16 (Bataille navale d'Aboukir) il paiera l'amende; Au N°18 (S.t Jean d'Acre) il ne levera le siège qu'au 2.me tour, et sans jeter les dés battera en retraite sur le Caire N°15; Au N°22 (Bataille de Marengo) il se fera payer l'amende par les autres joueurs; Au N°23 (Explosion de la machine infernale, il viendra au N°24 signer le Concordat; Au N°29 (Capitulation de Ulm) il ira au N°31 recevoir les clefs de Vienne; Au N°30 (Combat naval de Trafalgar) il paiera l'amende; Au N°32 (Bataille d'Austerlitz) il percevra l'amende des autres joueurs; Au N°33 (Bataille de Iéna) il viendra au N°34 faire son entrée à Berlin; Au N°36 (Siège de Dantzick) il y restera pendant 2 tours; Au N°37 (Bataille de Friedland) il en partira pour assister à l'entrevue de Tilsit; Au N°41 (Prise de Saragosse) il y fera le siège pendant 1 tour; Au N°44 (Ile Lobau) il s'y retranchera pendant 1 tour; Au N°45 (Bataille de Wagram) il se fera payer l'amende par les autres joueurs; Au N°50 (Bataille de Moskowa) il fera son entrée à Moscou; Au N°51 (Incendie de Moscou) il y séjournera pendant 1 tour; Au N°52 (Passage de la Bérésina) il paiera l'amende et battant en retraite viendra au N°48 repasser le Niémen; Au N°56 (Bataille de Leipsick) il paiera l'amende; Au N°59 (Bataille de Montereau) il y restera pour defendre les approches de Paris. Le joueurs moins avancés continueront seuls leur marche en avant. Mais au fur et à mésure qu'ils arriveront pour dépasser le N°59 ils se rangeront derrière lui les uns à la suite des autres. C'est alors seulement que cédant au nombre, celui-ci quittera sa position, en laissant ouvert le chemin de Paris; Au N°62 (Ile d'Elba) il y séjournera pendant 2 tours; Au N°65 (Bataille de Waterloo) il paiera l'amende et reviendra à Paris N°63; Au N°66 (S.te Hélène) il y restera prisonnier jusqu'à sa délivrance. Lorsque 2 joueurs se réncontreront à la meme case ils se prendront réciproquement leurs places, si l'un vient du point du départ, l'autre sera forcé d'y révenir. Tout joueur que dépassera le n°67, reculera du nombre de points qu'il aura de trop. Quand le jeu sera arreté, la partie sera nulle." CASELLE: con didascalia. Cas. 1): Napoléon a Brienne (1779-1784); Cas. 2): Siège de Toulon (19 Xbre 1793); Cas. 3): Journée du 15 Vendemiaire (an IV); Cas. 4): Bataille de Montenotte (II Avril 1796); Cas. 5): Passage du Pont de Lodi (10 Mai 1796); Cas. 6): Entrée à Milan (10 Mai 1796); Cas. 7): Bataille de Castiglione (5 Aout 1796); Cas. 8): Pont de Arcole (15 9.bre 1796); Cas. 9): Bataille de Rivoli (14 Janvier 1797); Cas. 10): Reddition de Mantoue (2 Fevrier 1797); Cas. 11): Traité de Campo Formio (17 8.bre 1797); Cas. 12): Reddition de Malte (10 Juin 1798); Cas. 13): Prise d'Alexandrie (8 Juillet 1798); Cas. 14): Bataille des Pyramides (21 Juillet 1798); Cas. 15): Entrée au Caire (25 Juillet 1798); Cas. 16): B.lle Naval d'Aboukir (1er Aout 1798); Cas. 17): Peste à Jaffa (11 Mars 1799); Cas. 18): Siège St Jean d'Acre (18 Mars- 20 Mai 1799); Cas. 19): Bataille d'Aboukir (25 Juillet 1799); Cas. 20): Journée du 18 Brumaire (an VIII); Cas. 21): Passage du St Bernard (du 16 au 20 Mai 1800); Cas. 22): Bataille de Marengo (14 Juin 1800); Cas. 23): Machine Infernale (24 Xbre 1800); Cas. 24): Concordat (15 Juillet 1801); Cas. 25): Paix d'Amiens (25 Mars 1802); Cas. 26): Distribution des Croix (15 Aout 1804); Cas. 27): Cérémonie du Sacre (2 Xbre 1804); Cas. 28): Distribution des Aigles ( 5 Xbre 1804); Cas. 29): Capitulation d'Ulm (20 8bre 1805); Cas. 30): Combat naval de Trafalgar (21 8.bre 1805); Cas. 31): 1.ère Entrée à Vienne (13 9.bre 1805); Cas. 32): Bataille d'Austerlitz (2 Xbre 1805); Cas. 33): Bataille de Ièna (14 8bre 1808); Cas. 34): Entrée à berlin (27 8.bre 1806); Cas. 35): Bataille d'Eylau (8 Février 1807); Cas. 36): Siège de Dantzick. 1.er Avril 26 Mai 1807; Cas. 37): Bataille de Friedland (14 Juin 1807); Cas. 38): Entrevue de Tilsit (28 Juin 1807); Cas. 39): Combat de Somo-Sierra (29 9bre 1808); Cas. 40): Entrée à Madrid (4 Xbre 1808); Cas. 41): Prise de Saragosse (21 Février 1808); Cas. 42): Bataille de Ratisbonne (23 Avril 1809); Cas. 43): Bataille d'Essling (22 Mai 1809); Cas. 44): Séjour dans l'Ile Lobau (1809); Cas. 45): Bataille de Wagram (6 Juillet 1809); Cas. 46): Mariage avec Marie Luise (2 Avril 1810); Cas. 47): Baptème du Roi de Rome (9 Juin 1811); Cas. 48): Passage du Niémen (24 Juin 1812); Cas. 49): Prise de Smolensk (17 Aout 1812); Cas. 50): Bataille de la Mouskowa (7 7.bre 1812); Cas. 51): Incendie de Moscou (16 7bre 1812); Cas. 52): Passage de la Bérésina (26 et 27 9bre 1812); Cas. 53): Bataille de Lutzen (8 Mai 1813); Cas. 54): Bataille de Bautzen (20 Mai 1813); Cas. 55): Bataille de Dresde (27 Aout 1813); Cas. 56): Bataille de Leipsick (16-19 8.bre 1813); Cas. 57): Bataille de Hanau (30 8.bre 1813); Cas. 58): Bataille de Montemirail (11 Fevrier 1814); Cas. 59): Bataille de Montereau (18 Février 1814); Cas. 60): Défense de Paris (30 Mars 1814); Cas. 61): Adieux de Fontainebleau (20 Avril 1814); Cas. 62): Ile d'Elbe (1814); Cas. 63): Retour aux Tuileries (20 Mars 1815); Cas. 64): Bataille de Ligny (16 Juin 1815); Cas. 65): Bataille de Waterloo (18 Juin 1815); Cas. 66): Napoléon à S.te Héléne 1815-1821; Cas. 67): Les Invalides. Entrée du Tombeau de l'Empereur. NOTA: L'esemplare della collezione Seville è montato su tela. REFERENZA 1 (D'Allemagne pag. 215): "JEU IMPERIAL (dessiné et gravé par L. Tanty). Paris, Imp. Becquet (1869). Litho. 57x77. Jeu à 67 cases représentant des scènes de la vie de l'Empereur depuis Brienne jusqu'au tombeau des Invalides. Dans les coins portraits en medaillons de Napoléon I.er, Napoléon III, du Duc de Reichstadt et du Prince Impérial. Voir aussi sur Napoléon: les Jeux Militaires, pag. 222." Exhibitions: - "Napoleone Bonaparte: tutti gli uomini del Grande Uomo". Portoferraio, Centro de Laugier, Isola d'Elba Livorno. 14 Maggio - 8 Settembre 2007.
	bibliografia:	1) MASCHERONI, Silvia -TINTI, Bianca: “Il gioco dell’oca: un libro da leggere, da guardare, da giocare” Ed. Bompiani, Milano 1981. 2) ALLEMAGNE, Henry-René D’: "Le noble jeu de l’oie en France, de 1640 à 1950", Ed. Grund, Parigi 1950. 3) GIRARD, Alain R.-QUETEL, Claude:"L’histoire de France racontée par le jeu de l’oie", Ed. Balland-Massin Parigi 1982.
		"Napoleone Bonaparte: le imprese, i motti e le sconfitte tra storia e leggenda" (Mascheroni&Tinti).
		Piccolo, muscoloso, facile ai raffreddamenti, incline alla collera, lo sguardo penetrante e ribelle di un eroe romantico, quest’uomo a cui la statura faceva difetto ha sconvolto le maglie della Storia non solo segnandola sui campi di battaglia, ma siglando con il suo nome un’epoca e trasformando il volto dell’Europa. Impressa, incisa, disegnata o dipinta da stampatori anonimi e da pittori famosi, l’immagine di Napoleone soldato-senzapaura, imperatore sprezzante o esule malinconico, si è moltiplicata nei repertori iconografici come un negativo continuamente sviluppato, occupando il nostro ricordo visivo fin dall’infanzia e diventando patrimonio popolare inalienabile. Ottimo manager di se stesso Bonaparte non era solo geniale stratega, ma sapeva anche come impressionare l’opinione pubblica e se i suoi discorsi sono ormai diventati esempi di allocuzione alle truppe, vessilli e stendardi segni di riconoscimento, le sue massime vengono ricordate come proverbi, e gli atteggiamenti, spesso allusivi di una personalità disturbata, fanno parte del repertorio di attori e commedianti. Tutto ciò perché mai come durante il periodo napoleonico, l’imagerie populaire ha lavorato tanto freneticamente. Nelle botteghe gli artigiani hanno un gran da fare a “stampare” Bonaparte su e giù da cavallo,sguainante una spada, nell’atto di auto-incoronarsi. I venditori ambulanti distribuiscono al popolino un suo fiero ritratto mentre attraversa le Alpi a ricordo della campagna d’Italia, David e Appiani, invece, lo immortalano per i nobili e la corte, lavorando spesso su commissione dello stesso imperatore. Il culto della personalità, l’esaltazione delle eroiche gesta hanno contribuito non poco a confezionarne la leggenda ancora da vivo. Tuttavia a Napoleone non sarebbe certo piaciuto che si “giocasse” sulle proprie imprese e questo potrebbe spiegare come soltanto dopo la morte venga stampato un gran numero di giochi a lui dedicati. Celebrare la vita di personaggi famosi è un compito che l’Oca assolve in più di un’occasione; già Luigi XIV ed Enrico IV avevano avuto tale onore, ma nessuno come l’esule di Ajaccio ne è stato un protagonista tanto prediletto. Le tre tavole presentate sono un campione significativo della popolarità che lo stesso soggetto ha mantenuto nel tempo, pur con diverse motivazioni storiche. E se nel “Jeu des Cosaques” (che vuole ricordare l’occupazione nemica di Parigi nel 1814) noi non lo vediamo, lo avevano ben presente i francesi: il loro cuore era con l’imperatore, vivo ma sconfitto e per la prima volta costretto a stare dietro le quinte della Storia. "Jeu historique de la vie de Napoléon" (1821) All’indomani della morte di Bonaparte, con impressionante tempestività, nell’officina di Jean si stampa questo “Jeu historique de la vie de Napoléon”, d’intaglio prezioso, che raccoglie con precisione cronologica e fedeltà di particolari le immagini miniaturizzate più significative della sua avventura di uomo e di soldato. Dalla prima all’ultima casella, battaglie,ferimenti,episodi rinomati sono scanditi da slogan famosi. I pericoli sono anch’essi celebrativi di altrettanti atti di eroismo compiuti dal “piccolo caporale” come la visita agli appestati di Jaffa che non ebbe paura di toccare, il ferimento a Ratisbona, la battaglia di Montereau che lo vede sopravvivere perché “la palla di cannone che mi ucciderà non è stata ancora fusa!” Costretti a ricominciare il gioco cadendo a Waterloo, bloccati per due giri nel labirinto di S. Elena, solo davanti alla morte ci si ritirerà dalla partita che si conclude con l’apoteosi di Bonaparte, rispettando le regole classiche del mito. La funzione positiva è qui ovviamente affidata all’Aquila Imperiale, alla Croce della Legion d’Onore e alla N iniziale circondata d’alloro con cui la madre, Maria Letizia Ramolino, pare si divertisse a segnare tutto: dalle posate ai vasi di fiori! Particolarmente interessanti gli angoli della tavola che, oltre a ricordare due leggendari atti di clemenza di Bonaparte, illustrano l’arrivo con la famiglia in Francia e il giovane Napoleone nel collegio di Brienne, già austero e distaccato, che dà una lezione di strategia ai compagni durante la sua prima battaglia... a palle di neve. "Jeu du Grand-Homme" (1835) Quasi vent’anni sono passati dalla morte di Bonaparte: la Francia non riesce a dimenticare la grandeur napoleonica, i soldati rimpiangono il loro capo e Luigi Filippo, per sostenere la traballante monarchia, ha tutto l’interesse a incoraggiare il culto di quell’uomo che aveva realizzato il sogno militare della Francia, dando prova di forza e di prestigio. Così gli strumenti di propaganda celebrano la scienza bellica, il coraggio personale, l’autorità di Napoleone e ancora una volta il nostro gioco trasmette puntualmente il messaggio, rispondendo alle richieste del momento. In questo periodo nelle botteghe di Rue Saint-Jacques c’è un gran rifiorire dell’iconografia napoleonica, ma l’urgenza di stampare, di far percorrere in fretta a Bonaparte le 63 caselle del circuito, produce una certa confusione; così le date si sovrappongono, gli stampatori s’interrogano: “C’è stata prima la battaglia di Rivoli o quella di Jena? E quando è avvenuta la presa di Ulm?” Non importa! Eliminato ogni scrupolo di rigore storico, tavole come la nostra non vogliono essere un’esatta documentazione, ma piuttosto far rivivere il “tempo” di quest’uomo divenuto ormai un simbolo. Il “Jeu du Grand-Homme” ne è solo un esempio. L’andamento cronologico riprodotto è quanto meno bizzarro e vediamo Napoleone, molto disinvoltamente, prima esule all’isola d’EIba, poi combattere a Tolone e trovarsi davanti alle Piramidi già da imperatore, per lo più intento a distribuire croci e medaglie al valore, a perdonare e commuoversi; sono qui infatti sottolineati gli angoli più leggendari della sua avventura umana. L’intento del gioco è tutto riassunto nell’immagine centrale: un piccolo parigino ammira la Colonna della Grande Armata: “Ah, come si è fiera di essere francese quando si guarda la Colonna!” è il commento del padre. E l’autore della tavola, forse un po’commosso nel ricordare momenti tanto gloriosi, non si accorge dell’ennesimo errore di stampa! “Giuoco della Colonna della Grande Armata” (1840) La moda, si sa, non conosce confini di sorta. Pochi anni più tardi nel territorio della duchessa di Parma, Maria Luisa d’Austria, nonché vedova Bonaparte, presso Luigi Lucchini, si stampa su ruvida carta rosa il “Giuoco della Colonna della Grande Armata”, copia... infedele dell’originale francese. L’autore nostrano non condivide il culto per l’eroe d’oltralpe e riesce a stravolgere la Storia ancor più del suo modello. Napoleone, i soldati, gli elementi di contorno, le didascalie, tutto insomma è ridotto ai minimi termini, e perfino il motto dell’Aquila Imperiale, “La Gloria fu sempre sua guida”, viene sbrigativamente risolto in “La Gloria ecc.”! Non c’è tempo, il gioco si vende bene, bisogna tirarne tanti esemplari; non importa se date, nomi di città e di personaggi sono cambiati: Schonbrunn diventa Parigi, Vienna, Berlino; Francesco II (non si capisce proprio perché) è scambiato con il generale Desaix. Napoleone, poi, figurina tra tante, si riconosce solo quando infila la storica mano nella giubba e anche la traduzione lascia a desiderare, dando origine a battute quasi comiche come: “Onore al coraggio disgraziato!” Ultimo tiro di tanta superficialità, la tavola risulta l’esatto rovescio dell’originale, come una carta assorbente mal riuscita. “Jeu des Cosaques” (1815) Parigi 31 marzo 1814: i cittadini, sbigottiti e increduli, vedono i Champs Elysées trasformati in accampamento dai cosacchi. Napoleone non è riuscito a salvare la capitale e la sua genialità strategica, l’animosità dei soldati troppo stanchi, poco avevano potuto contro gli eserciti di Russia, Prussia, Austria e Inghilterra che lo avevano braccato per tutta la Francia. Il “Jeu des Cosaques” ha il valore di una protesta contro tartari, calmucchi, siberiani che occupano i faubourgs e i boulevards di questa città tanto civile e raffinata, fino a poco tempo prima capitale dell’impero, della cultura e della moda, così come l’aveva voluta proprio Bonaparte. Come si vede, l’equipaggiamento dei cosacchi è rozzo e primitivo: frecce, archi, scimitarre e lance sono le loro armi, bizzarri copricapo di pelo, pantaloni sbuffanti e lunghe tuniche le loro divise. Ma l’autore della tavola non può dimenticare che questi soldati, così diversi dai militari francesi, rappresentano lo zar di Russia e gli agenti della Restaurazione, sfilando fianco a fianco con le truppe del duca di Wellington e di Metternich. Non è certo l’aspetto folkloristico, i costumi e le bardature o la diversa provenienza geografica di questo popolo che il gioco vuole sottolineare, ma il comportamento incivile, la rapacità dei cosacchi che in numerose caselle saccheggiano fattorie, derubano feriti, rapiscono fanciulle. L’impressione e la paura suscitata dalle loro scorrerie nelle campagne francesi fu così grande che ancora oggi nel gergo popolare " j'ai été cosaqué " significa “sono stato derubato”. “Ma non è assolutamente facile” (come viene sottolineato nel centro) arrivare ai Champs EIysées, perché il cosacco, intrappolato nella palude, ferito, disarcionato da cavallo, può essere anche ucciso o messo in fuga. Il “ Jeu des Cosaques” diventa il gioco dell’occupazione nemica per antonomasia. Quando i soldati di Hitler (ben diversi da questi rozzi abitanti del Don) sfileranno ancora una volta ai Campi Elisi con passo meccanico (..dell’oca!!!) e la divisa lucida, la tavola verrà ristampata e, osteggiata dalla censura tedesca (l’allusione era troppo manifesta), circolerà clandestinamente. A distanza di un secolo, il gioco aveva saputo conservare il messaggio di allora.
		"Napoleon et le Premier Empire" (Girard&Quetel)
		Un régime tout à la fois autoritaire et personnalisé à l’extreme comme l’était le Premier Empire ne pouvait que controler soigneusement l’information et utiliser à son profit l’image et l’écrit. Après les tempetes politiques de la Révolution qui ont dispersé aux quatre coins de la France un nombre incalculable de libelles, de journaux et d’images, le temps de l’ordre, de la propagande et de la censure est venu. Une nouvelle mythologie politique s’établit, qui légitime l’entreprise impériale et exorcise les fantomes ennemis des Rois Très Chrétiens et de la République révolutionnaire. Des fulgurantes victoires italiennes du général Bonaparte aux campagnes de l’Empereur, un véritable star-system centré sur les faits et gestes du Héros manifeste à toute l’Europe l’irrésistible ascension de Napoléon. A partir de 1810, l’appel de la propagande impériale réanime l’imagerie provinciale, bien assoupie depuis 1789. La restauration de l’influence de l’Église, précieux facteur de cohésion sociale et d’ordre moral aux yeux de Napoléon, ressuscite un type d’estampe populaire massivement diffusé, l’image pieuse. L’essor de l’imagerie d’Epinal prend place dans cette conjoncture politique et sociale. De nombreux jeux de l’oie se publient alors. Ils témoignent à leur façon de certaines continuités culturelles et idéologiques qui traversent l’Ancien Régime et la Révolution. Le jeu de la guerre et des fortifications, de 1812, rappelle les jeux militaires du XVIIIéme siècle sur lesquels le jeune artilleur Bonaparte aurait pu se délasser studieusement à l’école militaire de Brienne. Contregardes, redoutes, fortifications rasantes, manoeuvres de bombardement et de minage (parfois disposées en plusieurs cases): on ne semble guère avoir innové depuis Vauban. M. Basset en publiant ce jeu exploite un fonds iconographique familial plus qu’il ne comprend et illustre les règles nouvelles de l’art militaire; car le principe de la machine de guerre napoléonienne c’est le mouvement, la surprise et non le pesant et lent investissement des murailles. Notons incidemment que ni le temps, ni les révolutions ne troublent irrémédiablement les affaires des marchands d’estampes; leurs dynasties ne survivent que d’adaptations politiques et commerciales. Lys de France et monogrammes royaux s’effacent promptement devant l’aigle et l’initiale impériale. Abondante dans la victoire, cette imagerie se raréfie la défaite venue. Il ne s’éditera pas de jeu de la retraite de Russie et l’image commémorative de la victoire change de camp avec celle-ci: un jeu allemand, publié à Stuttgart après 1815, relate case après case les ultimes campagnes de Napoléon, tragique jeu de parcours dont la case départ est à Moscou en 1812 et où la spirale se referme sur le piège de Waterloo trois ans plus tard. Le "Jeu des deux paix de Paris (Zweiter Pariser Frieden)" nous mène des grandes batailles de la campagne de Saxe (Lutzen, Bautzen, Leipzig) aux derniers combats de Champagne, puis à l’entrée des Alliés dans Paris. Célébrant les victoires du roi de Prusse et du tsar Alexandre Ier, ce jeu, par un curieux paradoxe, ne nous les montre pas et multiplie au contraire les figures du vaincu. L’enthousiasme suscité par la libération des pays germaniques fut vite noyé dans le conservatisme et la réaction. Une certaine froideur envers le triomphe des monarchies absolues se lit dans le "Jeu des deux paix de Paris", humble écho de ce désenchantement. L’évocation, case 22, de la mort au combat du jeune poète patriote Théodore Koerner semble symboliser ce soulèvement romantique de la jeune Allemagne et la trahison de ses espoirs. "Les enfants de la Muse (flamme par qui les masses inertes des soldats avaient été animées) furent plongés dans des cachots en récompense de leur dévouement et de leur noble crédulité" (Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, XXII, 5). La défaite de la France, sous la plume de Chateaubriand, pour les Parisiens ébahis, ce sont "les hordes caucasiennes campées dans la cour du Louvre", la résurgence de l’antique terreur des barbares asiatiques. Attila est de retour, la France révolutionnaire et impériale, sous le joug du nouveau Fléau de Dieu, expie son orgueil et son impiété: "Dieu avait prononcé une de ces paroles par qui le silence de l’éternité est de loin en loin interrompu. Alors se souleva, au milieu de la présente génération, le marteau qui frappa l’heure que Paris n’avait entendu sonner qu’une seule fois: le 25 décembre 496, Reims annonça le bapteme de Clovis, et les portes de Lutèce s’ouvrirent aux Francs; le 30 mars 1814, après le bapteme du sang de Louis XVI, le vieux marteau resté immobile se leva à nouveau au beffroi de l’antique monarchie; un second coup retentit, les Tartares pénétrèrent dans Paris" (Mémoires d'outre-tombe, XX, 13). Le "Jeu des cosaques" exploite et accrédite tout à la fois cette fausse grande peur de 1814 née de la conjonction des mythes barbares et apocalyptiques, de la réaction catholique et de l’invasion étrangère. Dans cette estampe le réalisme se noie dans la légende: armés de flèches, de piques, de cimeterres, Kalmouks, Tartares et Cosaques paraissent sortir d’une relation de voyage dans la Moscovie d’Ivan le Terrible, et le camp des Cosaques péremptoirement décrit "tel qu’il était le trente et un mars 1814 aux Champs-Élysées" est d’un Orient d'opérette, avec dromadaires et palmiers. Plus insidieusement le jeu des cosaques est une allusion fort désobligeante aux envahisseurs ; il prete aux troupes russes toutes les vilaines caractéristiques du barbare en maraude : pillard, violeur, détrousseur de blessés... En 1814 pourtant, si l’on en croit Chateaubriand, les campeurs des Champs-Élysées tenaient plus du touriste ahuri que du barbare ivre de violence: "L’ordre, la paix et la modération régnèrent partout... les vaincus pouvaient etre pris pour les vainqueurs ; ceux-ci, tremblant de leur succès, avaient l’air d’en demander excuses" (Mémoires d'outretombe, XXII, 13). La fabrication et la diffusion de l’imagerie napoléonienne procuraient aux colporteurs et aux marchands d’estampes des revenus assurés et la parfaite quiétude de l’orthodoxie politique. La Restauration monarchique ne leur laisse d’autre alternative que la reconversion immédiate ou l’aventure périlleuse d’une diffusion clandestine d’images interdites. A beaucoup, la gestion de leur affaire en bon père de famille semble la voie la plus sage ; gravures sur bois et sur cuivre sont rapidement modifiées. Des colporteurs cependant écoulent des stocks antérieurs à 1815, à leurs risques et périls. Un jeu de l’oie pouvait vous mener en prison pour de bon. Ainsi sont arretés en 1816, à Melle (Deux-Sèvres), des colporteurs vendant des images napoléoniennes. La police remonte la filière et perquisitionne chez des imagiers du Mans, Leloup et Portier. Un procès-verbal est dressé le 7 juillet 1816: "Le sieur Leloup nous a remis des jeux à l’instar de celui de l’oie et intitulés Nouveau jeu impérial de l'Aigle". Mème scénario chez Portier où sont saisis dix exemplaires d’un jeu "où il y a des aigles" en lieu et place des oies. Tombés dans une case maléfique, nos deux compères sont "prévenus de distribution de signes défendus du gouvernement de l’usurpateur". Ils jouent les innocents, prouvent l’ancienneté de stocks promis au feu, et obtiennent un non-lieu. Mais la police de Louis XVIII procède elle-meme à la destruction de ces images, justifiant ainsi les prix très élevés de ces jeux politiques anciens qui font la joie du collectionneur d’aujourd'hui. Napoléon exilé à Sainte-Hélène, les mauvais souvenirs de la conscription et des lourds impots, la mémoire du sang versé s’estompent. La censure des Bourbons a beau faire, de bouche à oreille, par l’allusion, par l’écrit ou l’image plus ou moins clandestins, la légende napoléonienne s’enfle et se diffuse. Chateaubriand encore: "Après le despotisme de sa personne, il nous faut subir encore le despotisme de sa mémoire." Vienne la mort de l’empereur, le 5 mai 1821, connue à Paris le 5 juillet seulement, le mythe politique se mue en un véritable culte. La révolution de 1830, l’abdication de Charles X, l’exil définitif des Bourbons suppriment les derniers obstacles à cette inflation de souvenirs impériaux. Voleur de couronne aux yeux des partisans de la monarchie légitime, Louis-Philippe renoue avec le drapeau tricolore et cherche à capter le mythe impérial pour affermir un consensus politique dont la Monarchie de Juillet a bien besoin. L’Arc de triomphe est inauguré en 1836; la statue de Napoléon réapparaìt au sommet de la colonne Vendome en 1833; retour des Cendres enfin, en 1840. L’épopée impériale se fait genre pictural. Horace Vernet, parmi bien d’autres peintres, expose Wagram, Iéna, Friedland tandis que se multiplient, en marge des arts consacrés, les images de grande diffusion et les jeux de parcours à la gloire de Napoléon. Le "Jeu du grand’ homme" à lui seul résume le sens de cette imagerie pieuse à en devenir naive, sinon niaise. Sans aucun souci de chronologie (la victoire du jeune Bonaparte à Marengo, en 1800, est à une case de la bataille de la Moskova, en 1812), la spirale déroule un légendaire sans la moindre allusion aux revers subis par le grand homme ; pas plus de retraite de Russie que de désastres navals à Aboukir ou Trafalgar, et la morne plaine de Waterloo s’est, elle aussi, fondue dans cette amnésie sélective. Si l’exil de l’Ile d’Elbe est bien à la case 38, seul un tombeau, abrité sous un saule pleureur, sur un rivage romantiquement battu par les flots, est à la case 62 l’allusion discrète à l’agonie de Sainte-Hélène. Cheval cabré, bicorne et geste impérieux, Bonaparte fait son voyage d’Italie : le passage du Mont Saint-Bernard (case 37) démarque le célèbre tableau de David petit exemple des emprunts si fréquents des arts populaires aux chefs-d’oeuvre de la culture "savante". Stendhal, témoin de l’ascension du Saint-Bernard, découvre trente-six ans plus tard, de retour sur les lieux, qu’il ne peut se remémorer exactement la marche périlleuse, prélude aux enchantements italiens pour lui décisifs: "Par exemple je me figure fort bien la descente. Mais je ne veux pas dissimuler que cinq ou six ans après j’en vis une gravure que je trouvai fort ressemblante, et mon souvenir n’est plus que la gravure... Bientot la gravure forme tout le souvenir, et détruit le souvenir réel" (Vie de Henry Brulard, 45). Ainsi dans l’esprit meme des acteurs de l’événement, la force des images façonne la mémoire dans un rapport spéculaire de l’Histoire et de son reflet où la réalité acquiert le tremblé du mirage. Comment distinguer l’oubli de la légende et du mensonge: de case en case, le grand homme est bon, la clémence qui sied aux empereurs est sienne. Napoléon pardonne aux révoltés du Caire (case 48) mais l’on ne trouvera pas l’image de la prise de Jaffa et de l’atroce massacre des prisonniers turcs qui s’ensuivit. La campagne d’Égypte est un reve oriental où l’évocation de la grandeur des pharaons n’est que le contrepoint de celle de Bonaparte: "Soldats souvenez-vous que quarante siècles vous contemple (sic)", à la case 53. Le "Jeu du grand homme" mele anecdotes légendaires, plus vivaces que la réalité (Bonaparte prenant la place d’une sentinelle endormie, case 42), et faits historiques avérés (la gràce accordée au Prince de Hatzfeld sur les supplications de sa femme, case 58, celle de la mort). La terreur de l’Europe, l’ogre de la légende noire est volontiers sanctifié, ouvertement ou par d’infimes glissements de sens. Case 46, quand "Napoléon donne à un brave son manteau pour linceul", la scène rappelle étrangement un autre thème iconographique très populaire, celui où saint Martin partage sa tunique avec un misérable. Enfin, tout ce légendaire trouve sa conclusion case 63, face à la colonne de la Grande Armée, place Vendome. "Ah! Qu’on est fière (sic) d’etre français quand on regarde la colonne". Formule qui connut des interprétations iconoclastes et osées, suggérées peut-etre par la faute d’orthographe de la légende. Le culte impérial déborde largement les frontières de la France. Un "Gioco della colonna della grande armata", publié à Parme vers 1840, est une réplique maladroite du jeu du grand homme. Une menue bimbeloterie, des images enfantines sont alors l’écho assourdi de l’aventure européenne de Bonaparte. Le jeu de la destinée, si souvent symbolisé par un jeune enfant innocent aux réactions imprévisibles, se mue ainsi en jeux et en histoires exemplaires.

Vai alla ricerca giochi         Vai all'elenco autori