Giochi dell'Oca e di percorso
(by Luigi Ciompi & Adrian Seville)
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Jeu de la Perme 
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primo autore: Guérin Raoul 
secondo autore: Guérin Raoul 
anno: 1939 
luogo: Francia-Parigi 
periodo: XX secolo (2°/4) 
percorso: Percorso di 38 caselle numerate 
materiale: carta (paper) (papier) inserto di giornale 
dimensioni: 390X530 
stampa: Stampa tipografica 
luogo acquisto:  
data acquisto:  
dimensioni confezione:  
numero caselle: 38 
categoria: Militaria (guerre, armi e soldati) 
tipo di gioco: Gioco di percorso  
editore: Le Journal 
stampatore: Le Journal 
proprietario: Da: GIRARD, Alain R. - QUETEL, Claude: "L’histoire de France racontée par le jeu de l’oie", Ed. Balland - Massin Parigi 1982. 
autore delle foto: L. Ciompi 
numero di catalogo: 1668 
descrizione: Gioco di 38 caselle numerate, spirale, orario, centripeto, inserto del "Le Journal" del 29 dicembre del 1939.
REGOLE: al centro.
CASELLE: con didascalia.

REFERENZA 1
(D'Allemagne, pag. 217): "Jeu de la Perme. Dessin en couleurs de Raoul Guérin paru dans "Le Journal" (29 Déc. 1939). 39x53. Vie du troupier pendant la 'drole de guerre'. La 38.e et dernière case représente le poilu brandissant sa permission."

REFERENZA 2
Jeu de la Perme, dessin de Raoul Guérin, paru dans Le Journal (29 décembre 1939).
Le "Jeu de la Perme" de Raoul Guérin, publié le 29 décembre 1939 dans Le Journal, est un témoin des évolutions de la place du dessin dans la presse. Fondé en 1892 par Fernand Xau, Le Journal fait partie des quatre grands quotidiens français de l’époque ayant dépassé le million d’exemplaires, avec Le Petit Parisien, Le Matin et Le Petit Journal. Pour fidéliser leur electorat, tous accueillent dès les années 1920 de nouveaux contenus graphiques, dessins humoristiques, puis plus tard des bandes dessinées (Les aventures de Mickey dans Le Petit Parisien en 1929, Prosper l’ours d’Alain Saint-Ogan en 1933 dans Le Matin, Le Professeur Nimbus d’André Daix dans Le Journal en 1934). Ces journaux mobilisent leurs dessinateurs humoristes, d’ordinaire habitués à des gags en une case, alors forme dominante du dessin de presse, pour proposer de nouveaux types d’illustrations. Ainsi la tradition du jeu de l’oie, jusque-là cantonnée à la presse spécialisée hebdomadaire ou au dessin publicitaire, trouve sa place dans la grande presse quotidienne à côté de concours ou de contes illustrés, ou des dessins décoratifs et cabochons venus égayer les colonnes de textes.
Les choix de représentations de Guérin sur ce Jeu de la Perme sont caractéristiques de la culture graphique qui s’impose depuis le début du XXe siècle en France. Le format traditionnel de l’imagerie d’Épinal, avec ses cases bien compartimentées, ses couleurs vives et sa recherche d’un semi-réalisme stéréotypé, a cédé du terrain face à un style graphique plus souple, plus subjectif, promu à la fois par les dessinateurs de presse et par les premiers auteurs de la bande dessinée française moderne (Alain Saint-Ogan, Joseph Pinchon, Mat...). La bande dessinée, qui triomphe alors auprès de tous les publics, apporte au jeu de l’oie son lot de nouveautés, comme ici la présence dans l’image de l’écriture manuscrite en regard de la typographie, mais aussi le traitement rythmique de la succession des cases, des frises de carrés reliées par des losanges, qui permet de conserver à chaque case une même taille et d’éviter toute déformation du dessin. Par ailleurs, le style de Guérin, empreint d’un certain minimalisme, évoque bien ce moment de l’art du dessin où la stylisation du réel et l’économie du trait gagnent du terrain sur la virtuosité, l’exactitude et le naturalisme. Le soldat permissionnaire est ici croqué en quelques traits, simplement reconnaissable à son calot et son ample gabardine. Des silhouettes noires et des traits de contour rehaussés d’une bichromie rouge/bleu suffisent pour l’économie d’un tirage de presse plus habitué au noir et blanc typographique.
Raoul Guérin (1890-1984) fait partie de la génération de dessinateurs de presse dits "humoristes", dont la carrière commence pendant ou juste après la Grande Guerre, et s’épanouit entre les deux conflits mondiaux. Fidèle aux tendances de sa génération, dont beaucoup de dessinateurs se considèrent autant journalistes qu’artistes, il est particulièrement reconnu pour son sens de la légende. Adepte du comique de situation et d’un humour anodin basé sur les tracas du "Français moyen", il propose ici une euphémisation de la vie du soldat. La guerre est décrite par des situations d’attente ou d’ennui (comme le guet nocturne ou la prison) transformées en mécanismes d’un jeu où l’objectif est, significativement, de quitter le front grâce à une permission. Guérin choisit d’insister davantage sur des éléments de la vie quotidienne du soldat (la nourriture, les colis, les corvées du camp…) que sur la lutte armée ou même la satire de l’ennemi allemand.
Cette façon de représenter le second conflit mondial au travers d’une douce dérision et d’un ancrage amusé dans le quotidien n’est finalement pas éloigné de l’état d’esprit des Français qui rentrent malgré eux dans le conflit armé, cette "drôle de guerre" de 1939 dont personne ne veut réellement. A l’inverse de la Première Guerre Mondiale où l’essentiel des dessinateurs de presse s’était engagé au service de la propagande nationale, le dessin d’humour sert ici plutôt l’évasion par le jeu d’une société française sur le point de basculer dans la guerre.
(Julien Baudry in "Jeu de l'oie: Histoire et métamorphoses". Exposition virtuelle.)

REFERENZA 3
Le temps des journaux
À partir de la fin des années 1860 et surtout après la chute du Second Empire, la presse invente de nouvelles manières de communiquer avec son lectorat et de travailler l’opinion publique. Offrir un jeu de l’oie à ses lecteurs devient alors une pratique courante, qui se perpétue jusqu’après la Seconde guerre mondiale. Cette appropriation permet la production de dessins originaux, bien différents des planches d’Épinal diffusées jusqu’alors.
Les premiers témoignages remontent tous à l’année 1867: c’est à l’occasion de l’exposition universelle tenue à Paris que "Paris-Magazine" et "La Vie parisienne" offrent à leurs lecteurs un jeu de l’oie consacré à l’événement (Arch. N°2592). C’est aussi cette année-là que le "Journal des enfants" insère dans ses pages un "Jeu du grand Buffon" directement inspiré des jeux éducatifs du début du XIXe siècle.
Dès la chute du Second Empire, la presse satirique s’empare du jeu de l’oie, où elle met en scène le monde politique de son époque. Les caricaturistes les plus célèbres se prêtent au jeu, comme Georges Lafosse (1843-1880), connu pour ses "trombines", portraits aux têtes disproportionnées. Le "Charivari" (1872, Arch. N°848.), "Le Sifflet" (1874, Arch. N°2772) ou la feuille monarchiste "Le Triboulet" (1881, Arch. N°2688) montrent la voie, bientôt suivie par la grande presse quotidienne qui donne au procédé une audience bien plus grande. Les jeux inspirés des grandes affaires de l’époque font l’objet de suppléments offerts aux lecteurs, accompagnés de légendes très explicites: l’affaire Boulanger (Arch. N°65) dans "Le Figaro" (1889), l’alliance franco-russe (Arch. N°71) dans "Le Petit Journal" (1892), ou l’affaire Dreyfus (Arch. N°558) dans "L’Aurore" (1898).
Ces usages satiriques se poursuivent pendant la Première guerre mondiale, puis dans l’entre-deuxguerres, à un moment où la place du dessinateur de presse commence à s’institutionnaliser. En 1917, rendu infirme par les combats, Gus Bofa dessine un "Jeu de la tranchée" (Arch. N°2021) pour les poilus lecteurs de "La Baïonnette" dont il est un collaborateur régulier. En 1934, Lucien Boucher dessine pour "La Lessive" un "Jeu de l’escargot ou de la justice" qui pointe les lenteurs de la justice dans l’affaire Stavisky. L’habitude ne se perd pas après la Seconde guerre mondiale, comme le montre le jeu paru dans "L’Humanité" en 1949, hostile au général de Gaulle et au plan Marshall.
À côté de ces usages politiques, beaucoup de titres imaginent des jeux thématiques, proches de leur ligne éditoriale: "Comoedia" offre en 1913 un "Jeu du Tutu" (Arch. N°1113.) illustré de portraits d’artistes et de danseurs célèbres de l’époque, "Elle" propose en 1949 un jeu de l’oie consacré au cinéma, où le dessin est remplacé – fait nouveau – par la photographie. La presse féminine n’est pas en reste, avec des jeux inspirés du quotidien d’une femme moderne ou de la vie d’un couple, comme dans "Marie-Claire" (1938, Arch. N°33) ou "Marie-France" (1946).Ces jeux sont offerts aux lecteurs ou vendus moyennant un petit supplément, souvent à l’occasion des fêtes de Noël. En décembre 1928, "Le Dimanche-Illustré" propose le "Jeu du pingouin" (Arch. N°37) d’Alain Saint-Ogan, le père de Zig et Puce. Le "Jeu de la Perme" (Arch. N°1668) dessiné par Raoul Guérin accompagne le numéro du 29 décembre 1939 du "Journal". En décembre 1948, Raymond Peynet dessine pour "Marie-France" un "Jeu des Bergers et des Mages", au moment où l’artiste Jean-Albert Carlotti crée pour "Arts" un "Jeu de l’oie pour jouer la nuit de Noël".
(Emmanuelle Chapron, Pierre-Marie Delpu in "Jeu de l'oie: Histoire et métamorphoses". Exposition virtuelle.)

Exhibitions:
- "Le Jeu de l’Oie au Musée du Jouet". Musée du Jouet, Ville de Poissy (Catalogo a cura di Jeanne Damamme - Pascal Pontremoli, pag. 38); 23 mars - 1er octobre 2000.
- "Jeu de l'oie: Histoire et métamorphoses". Exposition virtuelle. Festival des Sciences de la Société et des Arts organisé par l'Université d'Aix-Marseille du 9 Mai au 22 Juin 2019 (réalisée par Abdelmajid Arrif).


bibliografia: 1) ALLEMAGNE, Henry - René D’: "Le noble jeu de l’oie en France, de 1640 à 1950". Ed. Grund, Parigi 1950.
2) GIRARD, Alain R. - QUETEL, Claude: "L’histoire de France racontée par le jeu de l’oie". Ed. Balland-Massin Parigi 1982.
3) CHAPRON, Emmanuelle et Alii: "Jeu de l'oie: Histoire et métamorphoses". Exposition virtuelle. Festival des Sciences de la Société et des Arts organisé par l'Université d'Aix-Marseille du 9 Mai au 22 Juin 2019 (réalisée par Abdelmajid Arrif), 2021.

 
 
   
 
   
 
   

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