Giochi dell'Oca e di percorso
(by Luigi Ciompi & Adrian Seville)
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Chemin (Le) de l'Honneur 
Jeu d'armoiries dédié à S.A.E. Monseigneur le Prince de Baviere 
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primo autore: Non indicato 
secondo autore: Menestrier Claude-François 
anno: 1672 
luogo: Francia-Lione 
periodo: XVII secolo (3°/4) 
percorso: Percorso di 111 caselle numerate 
materiale: carta (paper) (papier) 
dimensioni: 450X580 
stampa: Acquaforte (taille-douce) (ecthing)  
luogo acquisto:  
data acquisto:  
dimensioni confezione:  
numero caselle: 111 
categoria: Araldica 
tipo di gioco: Gioco di percorso  
editore: Benoist Coral, rue Mercierie à la Victoire, Lyon 
stampatore: Benoist Coral, rue Mercierie à la Victoire, Lyon 
proprietario: Collezione L.Ciompi 
autore delle foto: L. Ciompi 
numero di catalogo: 225 
descrizione: Gioco di 111 caselle numerate. La tavola del Gioco non è conosciuta pertanto è stata inserita una copia del Gioco riprodotto in Italia nel 1678 da Carlo Torelli con il titolo "Lo Splendore della Nobiltà Napoletana".
LE CHEMIN / DE L'HONNEVR, / IEV / D'ARMOIRIES / Dedié à S.A.E. Monseigneur le Prince de Bavière.
A LYON, / CHEZ BENOIST CORAL, RUE MERCIERE / A LA VICTOIRE. / M. DC. LXXII. / Avec privilege du Roy.
A MONSEIGNEVR, / MAXIMILIEN EMANVEL, / PRINCE ELECTORAL / DE BAVIERE, / Fils de son Altesse Électorale, / MONSEIGNEVR FERDINAND MARIE, / Duc des deux Bavières & du / Haut Palatinat; Comte Palatin / du Rhein, Prince de l'Empire / Romain, Landgrave de Leichtemberg, & C.


MONSEIGNEVR,
Le chemin de l’honneur est la route que vos Ancestres ont tenue pour marquer à vostre Altesse Electorale celle qu’elle devoit tenir. La disposition qu’elle a pour la Vertu et pour les belles actions, nous promet qu’elle ira aussi avant que ces Heros sont allez, et qu’elle remettra un jour dans sa famille une dignité que l’on y a vue autrefois. La fortune qui luy presente le monde en image en ses armoiries la destine à le gouverner, et l’education qu’elle reçoit d’un Pere et d’une Mere, qui luy inspirent des sentimens, dignes de sa haute naissance, nous fait attendre d’elle des actions peu communes. J'admiray MONSEIGNEVR la vivacité de vostre esprit, et la solidité de vostre jugement dans ces reponses aussi sages qu’ingenieuses, que vostre Altesse donna aux demandes que je luy faisois par les ordres de Madame la Duchesse Electorale. Vous voyant avec Madame la Princesse vostre Soeur à ses costez, je la considerois comme cette Ancienne Deesse que les Poetes ont fait mere d'Apollon et de Diane. Les diverses langues que vous parliez l’un et l’autre avec tant de grace, et les belles choses que vous me dites me persuaderent de ce rapport. Apres un voyage assez long où j’avois vu une partie de l’Europe, je fus obligé d’avouer que je n’avois rien vu de si merveilleux que vos Altesses, et que Schleissen n’estoit pas moins glorieux que l’Isle de Delos, ny Munich moins illustre que l’ancienne Grece qui eut tant de Heros, et de divinitez sçavantes.
Ce n’est qu’un jeu que je presente à V. A. mais ce jeu est l’image d’un autre que vos ancestres n’ont pas jugé indigne de leurs soins; je veux dire des Tournois, et de ces divertissemens militaires où l’adresse et la valeur s’exercent, et se disposent à de veritables combats.
Ce furent les premiers Heros qui establirent ces jeux dans la Grece, les Romains les pratiquerent apres eux, et un Empereur les renouvella en Allemagne pour entretenir la Noblesse, et pour la rendre plus adroite en tous les exercices de la guerre. Icy, V. A. apprendra ce qui fait les marques d’honneur de toutes les nations de l’Europe, et si Palamede inventa le jeu des Echecs au siege de Troye, pour delasser les chefs des troupes qui assiegerent cette ville, et pour leur apprendre en les divertissant les ruses qui se pratiquent à la guerre, vous ne ferez rien qui soit indigne du rang que vous tenez dans le monde quand vous donnerez quelques heures à ce divertissement. Ce peut estre un delassement honeste de vos applications à l’estude, et je m’estimeray heureux si V. A. se souvient quelquefois en se divertissant qu’elle a jusques au coeur de la France des personnes qui la reverent, et entre les admirateurs de ses qualitez heroiques un adorateur respectueux, qui fera toujours gloire de publier qu’il est,


MONSEIGNEVR, De V. A. E.
Tres-humble, tres-obeissant,
& tres fidelle serviteur
M. I.

LE CHEMIN DE L'HONNEVR, IEV D'ARMOIRIES
"Ce Ieu qui est une imitation du Ieu de L’oye; pour apprendre le Blason en se divertissant, represente la pluspart des Figures, qui entrent en Armoiries avec les Marques d’honneur des Principales dignitez de l’Eglise, de la Robe, & de l’Espée, qui sont les voyes les plus ordinaires par lesquelles la Noblesse, & les Armoiries s’acquierent.
Il est de forme ovale en evolution pour apprendre que c’est des Tournois, & des anciens jeux du Cirque, que les devises, les livrées, & le Blason nous sont venus. C’est ce que marque encore ce Cavalier armé pour le Tournoy, qui est au milieu de la lice.
Les quatre voyes par lesquelles on peut acquerir les Armoiries, y sont aussi exprimées. La succession par cette evolution en ovale, qui represente la descendance de Pere à fils des familles Nobles. L’entrée aux dignitez, la guerre, & le bien-fait du Prince.
-I-. On joue avec deux Dez, qui au lieu des points ordinaires, sont marquez des Emaux du Blason distribuez en leur six Fasces, afin que jettant metal & couleur, on puisse entrer dans le chemin de l’honneur, & blasonner les armoiries qui se trouvent de mesmes Emaux. Par ce moyen il n y a que huit sortes de coups, qui puissent estre bons.

1. Or & Azur, ou Jaune & bleu.
2. Or & gueules.Jaune & rouge.
3. Or & sinople.Jaune & vert.
4. Or & sable.Jaune & noir.
5. Argent & azur. Blanc & bleu.
6. Argent & gueules.Blanc & rouge.
7. Argent & sinople.Blanc & vert.
8. Argent & sable.Blanc & noir.

Quand les deux dez se trouveront tournez de quelqu’une de ces manieres, on se marquera sur le premier ecusson Marqué des mesmes Emaux, & en mesme temps celuy qui a joué avec une petite Lance en main touche cet écusson, & dit, par exemple, je touche à l’Ecu de la Maison de Cornaro, parti d’or & d’azur.
-II-. Si du premier coup on jette or & argent, ou jaune & blanc, on ira d’abord à l’Ecu de Jerusalem qui est composé de ces deux metaux, qui sont des armoiries à enquerre, comme parlent les Maistres de l’Art du Blason, & on dira en mesme-temps, CROISADE DE JERVSALEM, DIEV LE VEVT, & si l’on demande pourquoy on dit ces mots, on répondra que Godefroy de Bouillon chef de la celebre Croisade qui se fit pour delivrer la Terre sainte des mains des Sarrazins, prit pour cry de guerre de cette expedition, DIEV LE VEVT, & s’estant rendu maistre de la Ville de Jerusalem, il prit ces armoiries de metal sur metal; afin que ceux qui les verroient, & qui demanderoient la cause de cette pratique contraire aux lois heraldiques, apprissent qu’il avoit fait à dessein pour faire connoitre qu’il avoit pris Jerusalem.
En quelque coup que ce soit que l’on amene ces deux metaux, pourvu qu’on n’ait pas encore passé l'Ecu de Jerusalem on s’y va placer, & on tire une des marques du jeu pour les frais de son voyage; mais si apres l’avoir passé on jette encore les mesmes Emaux,
on y retournera comme Pelerin, & on fait offrande au S. Sepulchre mettant vue marque au jeu, & demeurant un coup sans jouer pour attendre une occasion favorable d’en sortir, quand on aura passé la premiere dignité qui est celle de President on ne retourne plus à Jerusalem, quand on jette or & argent, mais on perd seulement le coup, comme quand on amene couleur & couleur, sinon que l’on aille à Ruffola apres avoir passé le Connestable, jettant azur & gueule, auquel cas pour enquerir on retourne à Jerusalem à cause de la fausseté des armes.
-III-. Autant de fois que l’on jette couleur & couleur, le coup est perdu, & l'adversaire doit dire, FAVSSETE.
Pour faire conoitre qu’il n’est pas permis de mettre en armoiries couleur sur couleur, & on demeure un coup sans jouer; mais si les deux Dez, sont tournez de mesme couleur, ou de mesme metal, comme or & or, bleu & bleu, que l’on dit azur & azur, on perd seulement ce coup là qui ne sert de rien.
-IV-. Quand on arrive aux premiers honneurs, c’est à dire aux armoiries de President, premier President, Chancellier, Chevalier, Marechal de France, & Connestable, on joue deux fois de suite.
-V-. Quand celuy qui joue va toucher au mesme ecusson, où un autre est déjà placé, celuy que l’on en chasse, doit payer & prendre la place de celuy qui l’a chassé.
-VI-. Quand on arrive à Roture, l’adversaire doit chasser honteusement celuy qui a fait Roture, & apres deux coups qu’il demeurera sans jouer le faire payer pour se rehabiliter en recommençant.
-VII-. Qui arrive à Bastardise paye, & attend un coup de jouer demandant legitimation.
-VIII-. Qui arrive à famille esteinte paye, & attend deux coups de jouer demandant de relever banniere pour prendre le nom, & les armes de la maison esteinte.
-IX-. Qui arrive à felonnie paye, & y demeure prisonnier, comme traistre degradé de Noblesse, dont les armoiries ont esté brisées, & ne s’en peut plus tirer, qu’un autre ne tombe dans le mesme crime prenant sa place.
L’Ecusson de Maison esteinte est renversé ; parce qu’on l’enterre avec le dernier de la famille, & on le represente renversé sur son tombeau. Celuy de felonnie est renversé & brisé ; parce que l’executeur de justice le foule aux pieds, & le brise, quand un Gentil’homme est declaré traistre & degradé de Noblesse.
-X-. On peut gagner en trois manieres, ou arrivant au Pavillon Royal de France, ou à celuy de l’Empire, ou à la Chaire de S. Pierre. Qui depuis l’ecusson du Connestable jette deux fois de suite or & azur a gagné ; parce que la premiere fois il arrive aux armoiries du Dauphin, & doit dire MONT -JOYE S. GEORGE, qui est le cry de guerre des Dauphins, deslors il ne peut plus reculer, perdant seulement les coups ausquels il jette autre chose qu’or & azur. Quand il rauche enfin au Pavillon Royal il dit, MONT-IOYE S. DENIS, qui est le cry de France, & tire le jeu.
-XI-. Si estant arrivé au Connestable, ou aux ecussons qui le suivent, il jette tout autre chose qu’or & azur, il peut prendre le parti qu’il voudra de l’Eglise, ou de l'Espée, se plaçant ou d’un costé ou d’autre sur l’Ecu des Emaux qu’il a jettez, & alors il doit dire, JE PRENS LE PARTI DE L’EGLISE, ou bien JE PRENS LE PARTI DE L’ESPEE. Quand du costé de l’Eglise on est arrivé au Cardinal on ne recule plus, de mesme quand on est arivé à l’Electorat de Baviere du costé de l’Espée; parce que le Cardinal & l’Electorat sont les degrez les plus proches à la Papauté & à l’Empire : pour les autres quand on y est arrivé, & que l’on jette des Emaux qu’on ne trouve plus en avançant, il faut reculer sur les mesmes Emaux, par Exemple, estat à l’Archevéque, dont les armoiries sont or & sinople, si on le jette une autrefois il faudra reculer à Bourlon, ainsi des autres: & s’il arrive que l’on recule au delà du parti que l’on avoit pris de l’Eglise ou de l’Espée, on peut changer de parti si l’on veut en avançant de nouveau.
-XII-. Quand apres avoir passé le Connestable, on amenera azur & gueules, on ira à Ruffola, & parce que l’Ecu est à enquerir de couleur sur couleur, on reculera à Jerusalem. Si on amene sinople & sable, on sera roture pour laquelle on payera, & apres il faudra recommencer.
-XIII-. On peut jouer deux, trois ou quatre, & mesme plus grand nombre si l’on veut, quoy que la confusion est un peu à craindre en un plus grand nombre de joueurs.
-XIV-. Si l’on n’a pas des dez marquez des Emaux du blason, on peut jouer avec les ordinaires determinant les couleurs par les points.
1.Or; 2.Argent; 3. Azur; 4.Gueules; 5.Sinople; 6.Sable"

REFERENZA 1
(PALASI, Philippe: “Jeux de cartes et de l’oie héraldiques aux XVIIe et XVIIIe siècles” Editions A. et J. Picard 2000.)
"La planche indispensable à la compréhension du jeu nous fait défaut. Toutefois, la version italienne du jeu nous permet de mieux comprendre le déroulement d’une partie. Deux dés dont les faces sont aux couleurs du blason permettent d’avancer ou de reculer selon la combinaison de couleurs obtenue par leur lancement. Le joueur progresse dans le jeu en parcourant les cent onze armoiries. Certaines permettent une avancée, d’autres obligent à reculer. Il y a trois possibilités de gagner selon le choix du joueur.
Le jeu est complexe car les armoiries sue lesquelles les joueurs doivent se déplacer ne sont pas immédiatement lisibles sans la parfaite connaissance de leur blasonnement. C’est le but du jeu que d'acquérir cette maìtrise héraldique, mais dans la réalité elle est immédiatement nécessaire. Les dés spécifiques sont, eux-aussi, une contrainte. Ils n’étaient pas vendus avec l’estampe et la règle. Les joueurs devaient donc se les procurer autrement. D’ailleurs, Ménestrier propose une convention entre les points et les couleurs, ce qui rend les parties encore plus complexes. Il reconnaìt lui-méme le caractère contraignant des dés aux couleurs. Malgré les qualités esthétiques de la planche, jugée dans sa version italienne, le jeu ne paraìt pas avoir eu une longue carrière, comme l’atteste la seule règle conservée en France et l’absence de la planche".

REFERENZA 2
(D'Allemagne pag. 221): "LE CHEMIN DE L'HONNEVR. IEV D'ARMOIRIES. Lyon. Benoist Coral (d. 1672). 45x54,5. Jeu composé de 87 écus finement gravées. Règle du jeu très particulière. Dédié à S. A. E. Mgr le Prince de Bavière. Voir pag. 47."

bibliografia: 1) PALASI, Philippe: “Jeux de cartes et de l’oie héraldiques aux XVIIe et XVIIIe siècles”, Editions A. et J. Picard 2000.
2) MASCHERONI, Silvia - TINTI, Bianca: “Il gioco dell’oca: un libro da leggere, da guardare, da giocare” Ed. Bompiani, Milano 1981.
3) ALLEMAGNE, Henry-René D’ : "Le noble jeu de l’oie en France, de 1640 à 1950", Ed. Grund, Parigi 1950.
 
 
   
 
   
 
   

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